12min

Infractions à tout bout de champ

Haies-biodiversité
Jason Holey. CC BY-NC-ND.

Y a pas que les oiseaux qui disparaissent en Wallonie. Les haies, les prairies permanentes, les mares ont aussi été englouties par l’agriculture intensive. Et la petite faune avec. Aujourd’hui, des agriculteurs et environnementalistes nous alertent. Une des mesures européennes censées protéger l’environnement en zone agricole, la « conditionnalité », n’est pas respectée. Ni contrôlée efficacement par la Région wallonne.

Il drachait à seaux, ce 16 octobre 2019, sur la plaine limoneuse de Thudinie, au sud-est du Hainaut. Jean-Denis Losseau, agriculteur et chasseur de petit gibier « naturel » (il insiste), avait sorti une kyrielle de documents de ses armoires, lettres tapées à la machine ou à l’ordinateur, de plus de vingt ans d’actions en faveur de la biodiversité dans les zones agricoles wallonnes.

Plusieurs mois plus tôt, il avait contacté Médor, joignant un courrier adressé, en décembre 2018, à René Collin, alors ministre wallon de l’Agriculture (qui n’a jamais répondu). Le courrier était signé du « Conseil cynégétique de Thudinie » et respirait l’inquiétude. Cette même inquiétude qui tenaille Jean-Denis Losseau depuis si longtemps et l’a poussé, depuis plus d’une décennie, à installer des zones naturelles dans ses cultures, où les bergeronnettes côtoient les faucons crécerelles et les coqs faisans.

Le Conseil cynégétique (pour nos lecteurs urbains élevés hors sol, le terme cygénétique se rapporte à la chasse), dont Losseau est membre, s’inquiétait de la « disparition du petit gibier dans les plaines et les bois de Thudinie » et tirait un constat : les haies sont arrachées par les agriculteurs, des nitrates et des pesticides sont épandus dans des zones où ils ne devraient pas l’être, des particularités topographiques sont malmenées (talus rasés, fossés comblés). « L’agriculture dans notre région et partout en Wallonie ne respecte pas la conditionnalité, …

Lire, en toute liberté

Cet article semble vous intéresser. Vous pouvez lire la suite à votre aise : c’est un cadeau. Nos contenus doivent être accessibles au plus grand nombre. La période d’essai d’un mois, gratuite et sans engagement, est également faite pour cela. Cependant, nous avons besoin d’être financés pour continuer notre projet. Si vous trouvez notre travail important, n’hésitez pas : abonnez-vous à Médor.

Un journalisme exigeant peut améliorer notre société. Voulez‑vous rejoindre notre projet ?

La communauté Médor, c’est déjà 3400 abonnés et 1859 coopérateurs

Médor ne vous traque pas à travers ses cookies. Il n’en utilise que 3 maximum pour la sécurité et la navigation.
En savoir plus