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La Belgique pompette

Ces médecins qui trinquent

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Lucie Castel. CC BY-NC-ND.

Les médecins spécialistes boivent quasiment deux fois plus que le reste de la population. En particulier les chirurgiens, les anesthésistes, les gynécologues et les psychiatres.

Le matin, j’opère des hernies et des vésicules. L’après-midi, je me retrouve dans une situation où, en quelques minutes, je sauve quelqu’un ou je constate un décès. Chirurgien, c’est un métier d’extrêmes et les gens qui l’exercent sont parfois eux-mêmes un peu extrêmes. »

Virginie (prénom d’emprunt) est chirurgienne dans un hôpital du sud du pays. Le lundi 4 juin, vers 8 h 30 du matin, elle écoute La Première. Médor y parle de son enquête sur l’alcool et lance un appel à témoins. Virginie retient cette phrase : « Les médecins spécialistes belges, et particulièrement les chirurgiens, affichent une consommation d’alcool supérieure au reste de la population. » La veille, la spécialiste a travaillé « pas trop tard, genre jusqu’à 23 h-minuit ». Et ce matin, exceptionnellement, elle commence à 10 heures. Dans sa chambre, entre deux vêtements à enfiler, elle saisit son GSM pour appeler Médor. Elle veut témoigner des réalités de son métier. « Quand j’ai commencé mon internat, je me suis dit “Ils sont bizarres ces chirurgiens.” Puis, j’ai compris ce qu’ils vivaient. »

Aborder une profession sous l’angle de l’alcool, c’est analyser ses maux par l’un de ses symptômes. Mais à l’hôpital ce sujet est tabou. Dans les rapports médicaux, l’alcool est mentionné par sa formule chimique, « C2H6O ». Ce nom de code vaut tant pour les patients que pour le personnel médical : c’est de cette manière qu’il apparaît dans les rapports disciplinaires des médecins, infirmiers et aides-soignants.

En 2012, l’équipe …

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