7min

Le GSM balance-t-il notre intimité par la fenêtre ?

En famille, nos vies privées à l’épreuve du smartphone

Un millier de réponses, une centaine de documents lus, une dizaine d’interviews… Qu’avons-nous appris, au cours de ce travail sur la présence du téléphone dans les familles, sur la façon dont on remodèle notre vie privée ?

La notion de vie privée est fluctuante. Elle n’est pas morte pour autant. Mais la technologie et les réseaux sociaux la titillent. Comment nos ados, première génération "pure réseaux", la vivent-ils ?

D’un côté la notion de vie privée s’érode. De l’autre elle est sous contrôle.

À chaque fois qu’on envoie un message, qu’on désactive nos notifs, qu’on poste, puis qu’on dépose notre GSM dans le salon (le livrant aux regards de toute la famille), nous faisons une chose fondamentale : nous redéfinissons les limites de notre vie privée.

medor famille novembre.jpg
Sarah Fabre. CC BY-NC-ND

Lente érosion

Mettons donc simplement le téléphone sur la table du salon. Un geste banal et quotidien.

Résultat : 70 % des parents et 82 % des ados ont déjà « vu des messages, notifications, photos ou infos persos dans le téléphone » de l’ado ou du parent.

Est-ce vraiment une info ? Qui sera surpris de ce glissement de notre vie privée où il est devenu normal, acceptable que nos échanges et/ou photos personnelles soient découverts sans notre consentement ?

Le smartphone devient cet agenda professionnel et ce journal intime poreux, aperçu par tout le monde, mais consulté par les seuls initiés. Les parents tentent de le superviser : ils installent des applications de partage comme Family link de Google, ou – plus sournois ? - filent sur Messenger ou Whatsapp vérifier si le message est « vu » ou si le gamin est « en ligne ».

Illusion technologique

Ce contrôle parental participe à l’illusion d’une technologie toute puissante, omniprésente et omnipotente, pouvant …

Lire, en toute liberté

Cet article semble vous intéresser. Vous pouvez lire la suite à votre aise : c’est un cadeau. Nos contenus doivent être accessibles au plus grand nombre. La période d’essai d’un mois, gratuite et sans engagement, est également faite pour cela. Cependant, nous avons besoin d’être financés pour continuer notre projet. Si vous trouvez notre travail important, n’hésitez pas : abonnez-vous à Médor.

Un journalisme exigeant peut améliorer notre société. Voulez‑vous rejoindre notre projet ?

La communauté Médor, c’est déjà 3458 abonnés et 1878 coopérateurs

Médor ne vous traque pas à travers ses cookies. Il n’en utilise que 3 maximum pour la sécurité et la navigation.
En savoir plus