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Nettoyage industriel, abus habituels

« Ça magouille pas mal »

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Leo Gillet. CC BY-NC-ND.

Catherine Mathy (FGTB) dénonce les mécanismes d’exploitation que subissent nettoyeurs et nettoyeuses. Cette technique imparable de fraude sociale organisée est mise en lumière par les rapports de police, les coups de sonde de l’inspection sociale et les témoignages de travailleur/euses.


«  Ils tueraient leurs mères pour un contrat  », ironise Catherine Mathy, secrétaire permanente de la FGTB Charleroi. Dans le secteur hyper-concurrentiel du nettoyage industriel, où le moins cher (le « moins-disant ») l’emporte, les entreprises jouent au limbo avec les prix, soumettant toujours plus bas. Quitte à frauder pour survivre ou maximiser le profit.

C’est l’entièreté du secteur du nettoyage qui se nécrose lorsque des mécanismes de fraude viennent compromettre certains postes à responsabilités, notamment ceux de « chefs de secteur », explique la syndicaliste socialiste, elle-même ancienne nettoyeuse. Ces responsables de chantiers et d’équipes de nettoyeurs ou nettoyeuses sont les charnières entre ouvriers et patrons et «  les conditions de travail des employés dépendent directement d’eux.  » Une variable d’ajustement, pour rester dans la compétition, sera les temps de travail et les salaires. Enfin, ceux des ouvriers. Les chefs de secteur et leurs supérieurs bénéficient, eux, de primes à la rentabilité.

3 heures payées au lieu de 5

La précarisation systématique et progressive des travailleurs (ou la quête de rentabilité, c’est selon) débute là. Concrètement, elle s’organise comme suit : un chantier — disons, au hasard, une franchise Carrefour Express — passe d’un prestataire de nettoyage A à un prestataire B. Les nettoyeurs qui viennent quotidiennement laver le sol du supermarché pour le compte de A changent de tablier et travaillent désormais pour B. Sauf qu’ «  il ne faut pas avoir fait maths sup’ pour calculer qu’en soumissionnant moins cher [B] ne pourra pas assurer aux travailleurs …

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