2min

Comment fourguer son opioïde (1/3)

Making of d’une campagne aux pupilles dilatées

11_Durogesic_1-1.jpg
Cyril Elophe. CC BY-NC-ND.

Quelles armes, légales ou non, déploie un big pharma pour contrer l’arrivée d’un antidouleur générique ? Le cas stupéfiant de deux offensives menées en France et Hollande par le labo belge Janssen.

Épisode 1 - En France

C’est un éclairage inédit sur les coups bas d’un puissant lobby pharmaceutique. Des révélations mises à jour par l’Autorité française de la concurrence et la Cour d’Appel de Paris. Restez bien assis. Fin 2005 expire le monopole des patchs de Durogesic, médicament à base de fentanyl. Cet antidouleur morphinique est un acteur très en vue de la crise sanitaire des opioïdes qui frappe les États-Unis. La firme belge Janssen, filiale du numéro 1 mondial Johnson & Johnson, est propriétaire du Durogesic. Va-t-elle laisser la concurrence des génériques s’installer en France sans bouger ? Pas du tout. Janssen orchestre alors une campagne agressive pour contrer l’arrivée d’un générique commercialisé par le labo allemand Ratiopharm. Et pour ensuite le couler. Making of.

Le plan de bataille

Si l’histoire, qui date de 2007, vous est seulement racontée aujourd’hui, c’est parce que la Cour d’Appel de Paris a enfin, au bout de longues procédures judiciaires, rendu une vérité juridique : Janssen Pharmaceutica a bel et bien joué les gros bras pour contrer un concurrent direct dans le monde de la douleur. Comment ?

Les documents internes mentionnés par l’Autorité française de la concurrence détaillent un véritable plan de bataille sur le territoire français. D’abord, Janssen met sur pied une « Team ANTI-Génériques » et dresse la liste des professionnels de la santé à cibler en priorité. Son « Plan produit pour 2007 » trace ensuite les stratégies à mettre en œuvre pour maximiser les ventes de Durogesic avant l’arrivée du concurrent et minimiser …

Lire, en toute liberté

Cet article semble vous intéresser. Vous pouvez lire la suite à votre aise : c’est un cadeau. Nos contenus doivent être accessibles au plus grand nombre. La période d’essai d’un mois, gratuite et sans engagement, est également faite pour cela. Cependant, nous avons besoin d’être financés pour continuer notre projet. Si vous trouvez notre travail important, n’hésitez pas : abonnez-vous à Médor.

Un journalisme exigeant peut améliorer notre société. Voulez‑vous rejoindre notre projet ?

La communauté Médor, c’est déjà 3451 abonnés et 1878 coopérateurs

Médor ne vous traque pas à travers ses cookies. Il n’en utilise que 3 maximum pour la sécurité et la navigation.
En savoir plus