1min

Comment fourguer son opioïde (3/3)

La carte du deal antitrust – et antisocial

Janssen-Novartis-Durogeisc.jpeg
Cyril Elophe. CC BY-NC-ND.

Se tailler une part du gâteau des dérivés morphiniques en tripatouillant avec la concurrence ? Jouable ! Nouvelle leçon de lobbying machiavélique par la firme belge Janssen (suite et fin - quoique).



C’est le plan B.

On l’a vu dans l’épisode précédent, face à l’arrivée d’un générique qui va anesthésier le chiffre d’affaires de son puissant opioïde, un géant pharmaceutique peut intimider les autorités sanitaires pour retarder sa mise sur le marché et mobiliser une armée de lobbyistes pour le dénigrer.

Mais lorsque ce concurrent a les reins solides, il peut aussi la jouer fine. Après la stratégie au bazooka en France, voici le contrat léonin tout en discrétion aux Pays-Bas. C’est donc l’histoire d’un nouveau tour de passe-passe réalisé par le labo belge Janssen (Johnson & Johnson) lorsque le brevet de son antidouleur Durogesic (fentanyl) expire en 2005.

C’est que la menace est de taille. Sandoz, filiale du numéro 4 mondial Novartis, annonce la commercialisation d’un patch générique sur le marché néerlandais. Tout est prêt, y compris les packagings. Mais rien n’arrive dans les armoires des pharmacies. Que s’est-il passé ?

Les deux géants ont en réalité conclu un accord secret dit « pay for delay » (« payer pour retarder »). Johnson & Johnson a ainsi proposé à son concurrent Novartis le deal suivant : tu ne lances pas ton générique, on te paye un montant supérieur aux bénéfices que tu en aurais retirés.


Tranquille, la vie.


Novartis se taille une belle part du gâteau des opioïdes sans même devoir s’user à la tâche commerciale tandis que le …

Lire, en toute liberté

Cet article semble vous intéresser. Vous pouvez lire la suite à votre aise : c’est un cadeau. Nos contenus doivent être accessibles au plus grand nombre. La période d’essai d’un mois, gratuite et sans engagement, est également faite pour cela. Cependant, nous avons besoin d’être financés pour continuer notre projet. Si vous trouvez notre travail important, n’hésitez pas : abonnez-vous à Médor.

Un journalisme exigeant peut améliorer notre société. Voulez‑vous rejoindre notre projet ?

La communauté Médor, c’est déjà 3451 abonnés et 1878 coopérateurs

Médor ne vous traque pas à travers ses cookies. Il n’en utilise que 3 maximum pour la sécurité et la navigation.
En savoir plus