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De l’impossibilité de travailler moins de 60 heures par semaine (1/5)
Textes (CC BY-SA) : Catherine Joie
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Combien d’heures par semaine travaillent réellement les médecins candidat.e.s spécialistes qui apprennent, en ce moment, leur spécialisation dans les hôpitaux wallons et bruxellois ? Avec quelles conséquences, pour celles et ceux-ci et pour leurs patient·e·s ?
Tout dépend de l’hôpital, du service, de la spécialisation et de l’année de formation, répondront celles et ceux qui souhaitent rendre justice à la diversité du milieu hospitalier. Les futurs gynécologues, anesthésistes, internistes, urgentistes, pneumologues, neurologues… ne connaissent ni les mêmes contraintes, ni les mêmes horaires, suivant l’hôpital qui les accueille pour six mois à un an. Ils passent ensuite à un autre service, puis à un autre hôpital, puis à un autre… Le grand tourbillon dure cinq à six ans.
La Fédération Wallonie-Bruxelles compte en ce moment 2 785 médecins assistant·e·s clinicien·ne·s candidat·e·s spécialistes (MACCS), toutes spécialisations et compétences confondues. Autant de réalités ?
L’analyse des témoignages récoltés dans le cadre de cette enquête attestent plutôt d’un mouvement de fond : une culture généralisée du débordement des horaires légaux.
Pour les médecins en cours de formation à l’hôpital, ne pas compter ses heures correspond à une vieille habitude, subie, choisie ou plus simplement… acceptée. C’est un mode de vie parfois dangereux pour la santé des soignant·e·s et dès lors, pour celle des patient·e·s. C’est l’une des conséquences du manque de personnel hospitalier, qui découle lui-même des contraintes financières des hôpitaux. Enfin, c’est un abcès que ni les hôpitaux, ni les universités, ni les responsables politiques ne semblent vouloir crever, malgré les sollicitations de groupements d’assistant.e.s depuis 2011.
Pourquoi ? « Parce que si on travaille moins, le système s’écroule », estiment les assistant.e.s.