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La Belgique ouvre les bras aux essais cliniques des entreprises pharmaceutiques et des structures académiques. Au sein des hôpitaux, chaque service s’organise pour accueillir les siens. Coûte que coûte ?
Mai 2020, toute la planète en blouse blanche cherche à mettre KO le coronavirus. Un essai, appelé « Discovery », est lancé à travers l’Europe pour tester quatre traitements possibles contre le virus.
« Nous étions convaincus qu’Érasme devait participer à cette étude, se rappelle Maya Hittes, infectiologue dans cet hôpital bruxellois.
Mais comment payer pour cette participation ? « Les médicaments étaient donnés mais il fallait couvrir l’encadrement. Pour l’anecdote, mes nièces et mon neveu qui ont 18, 20 ans, étaient prêts à lancer des récoltes de fonds ! Nous étions très convaincus. Heureusement le KCE et les Fonds Érasme nous ont soutenus. »
Vendre des gaufres pour financer la coordination d’un test clinique ? Dans un secteur qui regorge d’argent ? Bienvenue dans ce monde « qui sauve le monde », où chaque service hospitalier fonctionne comme une petite entreprise.
Fine tuning
A l’hôpital Saint-Pierre (Bruxelles), le Service des maladies infectieuses du Pr Stéphane De Wit fait office de pionnier en essais cliniques.
Dans les années 80, le Sida n’épargne personne. Des études se lancent. Pour les mener à bien, le professeur De Wit crée le CRMI, une asbl au sein même de l’hôpital. Une entreprise dans l’entreprise.
« Le service n’a pas de financement pérenne, précise le professeur. On fonctionne sur l’attractivité, avec des années plus ou moins favorables. On a géré en bon père de famille et on a pu créer une réserve qui permet de tenir pendant les années moins fastes. Maintenant, c’est un peu moins intense, …