Mourir sous une tonne de frites

IMG_20210206_193826.jpg
Apache.be.

À la Ferme du Passavant, un aventurier de la patate tente une troisième voie entre le bio riquiqui et la culture intensive qui plait aux géants de la frite congelée. Et qu’en pense le ministre Borsus, confronté à un mega projet près de Mons ? Il semble privilégier l’emploi à la santé. Refrain classique.

Karel De Paepe baigne dans la patate depuis toujours. Le modèle agricole traditionnel, il le connait sur le bout des doigts. Et ne comptez pas sur lui pour en dire du mal : «  On l’a fait pendant des années ! » Son père cultive des pommes de terre depuis 1985 et travaille aujourd’hui encore avec une entreprise belge spécialisée dans l’achat/vente de patates pour l’industrie de la transformation et l’export. « Mon père prend sa retraite l’an prochain. Avec la mondialisation, ses marges sont rétrécies malgré les primes européennes. » Il partira sans regret, ce n’était pas lui qui allait changer le système.

Karel, lui, en a eu marre. Marre que l’agriculteur prenne tous les risques, investisse pour la plantation, la récolte, le hangar de stockage, s’endette, pour qu’au final, ce soit l’acheteur qui fixe le prix. Alors, le changement, il l’a provoqué lui-même, à son échelle, en 2009, en lançant sa propre exploitation. À la Ferme du Passavant, à Vieux-Genappe, il fait pousser trois hectares en bio, quatre en conventionnel et un en conversion, mais il a surtout repris la main sur la distribution de son produit. Au lieu de vendre à des gros poissons de la transformation, Karel a un magasin à la ferme, avec distributeur automatique. Il livre des magasins bio et des restaurants du coin. Il pense à commercialiser un produit un peu transformé, en coupant ou pelant ses pommes de terre lui-même. En vendant directement au consommateur, Karel améliore sa marge et peut …

Lire, en toute liberté

Cet article semble vous intéresser. Vous pouvez lire la suite à votre aise : c’est un cadeau. Nos contenus doivent être accessibles au plus grand nombre. La période d’essai d’un mois, gratuite et sans engagement, est également faite pour cela. Cependant, nous avons besoin d’être financés pour continuer notre projet. Si vous trouvez notre travail important, n’hésitez pas : abonnez-vous à Médor.

Un journalisme exigeant peut améliorer notre société. Voulez‑vous rejoindre notre projet ?

La communauté Médor, c’est déjà 3458 abonnés et 1878 coopérateurs

Médor ne vous traque pas à travers ses cookies. Il n’en utilise que 3 maximum pour la sécurité et la navigation.
En savoir plus