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Profession : démineur

« La Belgique a été la poubelle de l’Europe. Toutes les armées lui sont passées dessus. »

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Frédéric Rébéna. CC BY-NC-ND.

Cheveux rasés et plaques d’identité US sur le t-shirt, Réal a toujours rêvé de s’engager chez les paracommandos. Mais « Madame n’a pas voulu. Trop dangereux ». Il devient alors… démineur ! Une carrière sans accroc, jusqu’à l’explosion.

Réal a été démineur pendant 27 ans. À ma question « Y avait-il assez de travail pour un démineur en Belgique pendant trois décennies ? », Réal éclate de rire : « 200 tonnes de munitions sont encore retrouvées chaque année en Belgique ! Bien sûr qu’il y avait assez de boulot. » Réal est rattaché au Service d’enlèvement et de destruction d’engins explosifs (SEDEE) de la Défense. L’ancêtre de cet organisme a été créé au lendemain de la Grande Guerre, en 1920, pour détruire les munitions conventionnelles et chimiques, tel que le gaz moutarde, dans le Westhoek. À l’époque, on pense que le déminage va durer quelques mois. Cent ans après sa création, le SEDEE reçoit encore plus de dix appels par jour — principalement pour des munitions datant des deux guerres, retrouvées sur des terrains agricoles flamands, le long de l’ancienne ligne de front. Plus de 180 démineurs sont encore actifs. Au quotidien. Après la Seconde Guerre mondiale, les missions se sont étendues à l’intégralité du territoire belge. Avec les attentats des années 1970, le service débute des opérations antiterroristes comme la neutralisation de colis suspects.

Réal habite à Comines. Pas loin de chez lui a eu lieu l’une des plus grandes explosions de la Première Guerre mondiale. C’était le 7 juin 1917. Les Britanniques mettent à feu dix-neuf mines lourdes placées sous les tranchées allemandes, près de Messines (en Flandre occidentale), provoquant un important tremblement de terre. L’explosion …

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