Qui devait surveiller Dieumerci ?

Episode 2/3. "C’est pas moi, c’est lui"

dieumerci2.jpg
Paul Peyrolle. CC BY-ND.

Après son arrestation, Dieumerci Kanda s’est pendu aux barreaux de sa cellule sans que personne ne soit venu le voir. Les ambulanciers ne parviennent pas à le réanimer, et Dieumerci est évacué vers l’hôpital. Pourquoi personne ne l’a-t-il surveillé ?

« J’ai à peine reconnu Dieumerci sur son lit d’hôpital », se remémore Bijou en se mordant la lèvre inférieure. Le souvenir de son mari branché aux tuyaux et appareils provoque une douleur palpable. « Son visage était tout gonflé. J’ai tout de suite commencé à lui parler. Qu’as-tu fait ? Tu ne peux tout de même pas nous abandonner, les enfants et moi ? Une infirmière m’a interrompue froidement : “Il ne vous comprend pas. Votre mari est en état de mort cérébrale et est maintenu en vie artificiellement”. Je n’ai plus pu cessé de pleurer. »

Pendant les jours qui suivent, l’hôpital voit affluer les proches et amis. La peine et la consternation sont immenses. L’incrédulité l’est tout autant : on a peine à croire qu’une telle chose ait pu arriver. Au bout de trois jours, il est clair que l’état de Dieumerci n’évoluera plus.

Le samedi 7 février 2015 à 17h50, les appareils sont déconnectés et Dieumerci Kanda meurt à l’âge de 40 ans à l’hôpital Érasme de Bruxelles.

« Dès le début, j’ai eu beaucoup de questions », poursuit Bijou. « Pourquoi, bon Dieu, mon mari s’était-il suicidé ? Pourquoi avait-il été arrêté et incarcéré ? Le premier appel de la police visait-il en fait à me tenir éloignée ? Pourquoi ne m’avait-on pas demandé de venir chercher mon mari ? Pourquoi avait-on placé une caméra de police dans sa chambre d’hôpital, et pourquoi l’avait-on maintenu en vie artificiellement pendant trois jours ? Peut-être valait-il mieux qu’il meure à l’hôpital plutôt qu’en cellule ? Il me semblait de plus en plus qu’un tas …

Lire, en toute liberté

Cet article semble vous intéresser. Vous pouvez lire la suite à votre aise : c’est un cadeau. Nos contenus doivent être accessibles au plus grand nombre. La période d’essai d’un mois, gratuite et sans engagement, est également faite pour cela. Cependant, nous avons besoin d’être financés pour continuer notre projet. Si vous trouvez notre travail important, n’hésitez pas : abonnez-vous à Médor.

Un journalisme exigeant peut améliorer notre société. Voulez‑vous rejoindre notre projet ?

La communauté Médor, c’est déjà 3392 abonnés et 1859 coopérateurs

Médor ne vous traque pas à travers ses cookies. Il n’en utilise que 3 maximum pour la sécurité et la navigation.
En savoir plus