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Jeux à Malte, entre régulation et corruption
Bonus web de l’enquête sur les paris sportifs dans Médor 28. Ep. 2/2
Enquête (CC BY-NC-ND) : Olivier Bailly
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Dans le secteur du jeu de hasard, les opérateurs belges dénoncent la concurrence des sites illégaux, basés dans des paradis fiscaux. Mais les groupes auxquels appartiennent ces mêmes opérateurs belges sont, eux aussi, installés dans ces états à la fiscalité généreuse. Et y emploient des Belges. Exemple avec Malte, paradis du jeu.
Des sièges confortables, un espace restaurant, des alcôves pour face-à-face professionnel. L’espace de co-working « 230works » est situé à Mosta, ancien village à 15 kilomètres de La Valette (Malte) et qui, aujourd’hui, forme un continuum urbain avec la capitale maltaise.
Tout au bout de la rue émerge une meringue couleur terre. C’est la Rotonde Sainte-Marie. Le lieu est célèbre pour son dôme majestueux, un des plus grands d’Europe. La coupole catholique a été transpercée par une bombe allemande en 1942.
L’arrivée d’un journaliste à Malte pour évoquer le monde du jeu fait plus ou moins le même effet, à en croire Christopher Malli. Ce Maltais à barbe rousse et polo mauve est une des rares personnes du secteur du jeu à avoir accepté de parler à Médor. Il est CEO de L&L Europe, société de jeux de hasard. Quatre sites de cette société sont pointés comme « illégaux » dans le rapport de Ladbrokes. L&L, une entreprise pirate ?
« Nos sites sont accessibles pour les joueurs déjà inscrits qui seraient en Belgique, mais il est impossible pour un Belge de jouer sur nos sites, assure Christopher Malli. Ma réponse est simple : on ne cible pas ce public. Il n’y a pas de mot en français, pas de symbole, et on n’a pas reçu en trois ans un euro d’un ressortissant belge. Si tu cibles un pays, tu dois parler sa langue, proposer sa monnaie, …