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"Reynders a fragilisé l’Etat de droit"
Episode 4/…

Alexis Deswaef est l’avocat de Nicolas Ullens de Schooten, ex-agent de la Sûreté de l’Etat. Ce dernier a accusé de corruption le ministre Didier Reynders, nouveau commissaire européen, et Jean-Claude Fontinoy, son bras droit. Il affirme qu’on l’a muselé à partir de 2015. L’avocat explique pourquoi, à ses yeux, le « cas » Ullens est un scandale d’Etat.
L’avocat Alexis Deswaef a étonné certains de ses collègues, y compris dans son cabinet bruxellois très « droits de l’homme », quand il a accepté de défendre l’homme qui accuse Didier Reynders et Jean-Claude Fontinoy : Nicolas Ullens de Schooten, un ancien agent de la Sûreté de l’Etat. Deswaef, « l’avocat des sans-papiers », vient d’être élu à la vice-présidence de la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’homme), après avoir présidé la ligue belge. Pourquoi donc embarque-t-il dans une telle aventure ? Comment prouver de telles allégations ?
Rappel rapide de la séquence : en avril 2019, Nicolas Ullens balance ce qu’il a à la police. Des indications, des noms – celui de Reynders et Fontinoy – qui reviennent dans les dossiers qu’il suit de sa position d’agent des services de renseignements. Il évoque alors le Kazakhgate, l’affaire des « Fonds libyens », le déménagement de la police fédérale dans un bâtiment vendu par l’Etat à une firme privée ou encore la construction de l’ambassade de Belgique à Kinshasa. Face aux policiers, l’agent Ullens affirme avoir été mis à l’écart dès août 2015, pile au moment où un membre du cabinet Reynders a été nommé n°3 de la Sûreté. Des accusations graves.
Reynders est un poids lourd politique. Le gouvernement belge le choisit pour représenter notre pays à la Commission européenne. Est-ce pour (tout) ça que le parquet de Bruxelles referme le dossier sans devoir d’enquête, en septembre dernier ?
Une « machination »
Nicolas Ullens s’est adressé entretemps à Alexis Deswaef. Ensemble, ils décident …