Loup, Loup, y es-tu ?
Enquête (CC BY-NC-ND) : Olivier Bailly & Catherine Joie & Julien Bialas & Philippe Engels
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L’équipe du Médor Tour La Louvière livre un condensé hautement subjectif de ses premières impressions. Cette ville en friche, on lui cherche un centre. Aidez-nous à le trouver…
Jusqu’en face de l’école, jusqu’en face de l’église, cette musique ne vous lâche pas. Le visiteur du centre-ville de La Louvière est poursuivi par les ondes de Nostalgie, crachées par des enceintes suspendues à chaque rue. Y a pire. Les crissements de pneus de la rue Sylvain Guyaux, où les jeunes se croient à Knokke. Pour le second degré, faut lever le pif. Des citations surréalistes, disséminées sans guide de visite, en haut des façades, rappellent que les poètes de la dérision se sont moqués de tout, en ce compris la fermeture des mines.
Un commerçant râle sur les sans-abris qui squattent l’espace vital. Sûr, aucun trait commun avec Lasne ou Namur. « Moi je suis né ici. Rien n’y est facile, rigole le patron de trois bars, dont les racines s’étirent jusqu’en Sicile et au Maroc. Mais cette ville est la mienne. S’il en reste un dernier pour la défendre, ce sera moi. » Une bloggeuse habituée à dézinguer tout ce qui bouge est pressée de rentrer de Bruxelles pour souffler et boire un coup. Amour-haine chez elle, aussi. Par où la prendre, c’te ville ?
Les jeunes sont partout, ne se mélangent nulle part. C’est un éducateur du coin qui le dit : « Il y a 110 origines différentes ici, dans cette ville singulière de la contestation, creuset du surréalisme, mais il n’y a pas d’interculturalité. A la fête annuelle de la saucisse, y’aura pas un black. On rate un truc. »
Les porte-affiches en rue convergent vers …