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Les tox’ : une parole à écouter
Cinq jours. Durant son Médor Tour, la rédaction a passé cinq jours auprès des invisibles de Huy. Elle a enregistré trois témoignages, en a entendu (et attendu…) une dizaine d’autres. Avec une constante des récits hutois : il est très facile de se procurer de la drogue.
Un appel à l’aide
Le premier tox’ rencontré, Bernard, est sorti sevré après sept mois de prison. Il souhaitait reprendre sa vie en main, trouver un emploi. En manque de moyens, il a commencé par faire la manche. Certes, il aurait pu rebondir autrement, mais il n’avait pas d’autres idées en tête. Des dealers l’ont directement repéré, accosté, et proposé deux ou trois fois de consommer gratuitement. Il n’est pas parvenu à résister. En trois jours, il est retombé dans l’héroïne, dans la dépendance, dans la galère de trouver de l’argent pour acheter ses doses. Il sait que seule sa volonté lui permettra de sortir de cette situation. Mais l’accès à la drogue est si facile dans la ville qu’il a besoin de soutien. Il le dit d’ailleurs clairement à la fin de son témoignage : « Je n’ai pas encore trouvé de solution pour ne plus consommer, pour changer, pour grandir, pour être plus fort. Donc si vous, vous pouvez nous aider en nous voyant d’un autre œil, en arrêtant de nous juger, de nous stigmatiser, de nous mettre dans une case, [ça serait bien car] nous sommes des personnes lambda. Enfin, c’est mon ressenti ».
Les deux autres tox’ interrogés, Christian et Anthony, n’ont pas été aussi clairs. Mais, ils ont parlé à visage découvert et accepté d’être photographiés, ce qui constitue une autre manière d’interpeler le public. Face à ces appels à l’aide, que fait la ville de Huy ?