Contrats brasserie
Le gérant face aux géants
Enquête (CC BY-NC-ND) : Olivier Bailly & Géraldine Higel
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Des tenanciers de bar sont pieds et poings liés avec un brasseur ou un grossiste Horeca. Pour le meilleur parfois. Ou le pire. Patrons sous pression.
Malgré 261 brasseries, allant de la micro à l’industrielle, le marché de la production de bière en Belgique est particulièrement concentré. Trois acteurs principaux – AB InBev Belgium, Alken Maes et Duvel Moortgat – détiennent 62 % des parts de marché. AB InBev Belgium écrase le marché belge d’une « domination absolue » jugée « tout à fait unique » au monde, selon le rapport 2017 de l’Observatoire des prix. Et seuls 3,8 % des parts de marché sont redistribuées chaque année entre les entreprises du secteur.
Pour maintenir leur domination sur les gérants d’établissement, les géants de la bière utilisent les contrats dits « de brasserie ». C’est quoi ? Un commerce peut être libre de brasserie. Le gérant commande alors ses produits chez qui il veut. Si par contre il est lié par un contrat à une brasserie ou à un grossiste, le gérant a des obligations d’achats. Mais un brasseur artisanal nous prévient : « Attention. Ce serait une grosse erreur de ne vous intéresser qu’à AB Inbev. Maes, Haacht ou de grands et richissimes groupes de distribution comme HLS, sont pires. Et font également des contrats “de brasserie”. »
HLS ? « On les surnomme les “dents de la bière”. » Le jeu de mots est facile et frappe l’esprit. Le patron du café qui le balance n’a pas affaire à ce grossiste dans le secteur de l’Horeca. Il y a 15 ans, il a pourtant vu débarquer Michel Haelterman himself, patron de « Horeca …