Painful-Gulch-en-Famenne
Enquête (CC BY-NC-ND) : Isabelle Masson-Loodts
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Depuis 12 ans, le carrier Lhoist et les moines trappistes de l’abbaye de Rochefort s’affrontent autour de la source Tridaine. Comme dans Les Rivaux de Painful Gulch, album de Lucky Luke, les Rochefortois sont divisés en deux clans que personne ne semble pouvoir réconcilier.
Quand Lucky Luke arrive à Painful Gulch, la « Vallée douloureuse », ni les O’Timmins ni les O’Hara ne se souviennent vraiment des raisons qui opposent les deux clans depuis plusieurs générations. Autour d’une rivière dont ils se disputent l’accès, ils se mènent la guerre en se reconnaissant à leur grand nez rouge ou à leurs grandes oreilles.
À Rochefort, ce sont d’un côté des casques et chaussures de sécurité, de l’autre des robes de bure et des verres de bière qui s’affrontent autour de la source Tridaine. Depuis qu’en 2006, le carrier Lhoist a révélé son intention d’approfondir la carrière de la Boverie, les moines de l’abbaye Notre-Dame de Saint-Rémy s’opposent à cette exploitation du massif du Gerny abritant la nappe d’eau qui alimente la brasserie de leur célèbre bière trappiste. Les partisans de Lhoist brandissent le maintien de 468 emplois directs et indirects en Wallonie (dont 266 autour du site de Jemelle qui est concerné) jusqu’en 2045. Les aficionados de l’abbaye ne cessent d’objecter que ce projet mettrait en péril non seulement leur trésor brassicole, mais aussi l’approvisionnement en eau de la commune…
Bière contre pierre
La guerre d’usure, administrative et judiciaire, a plongé 12 500 Rochefortois en eau trouble. Elle se double d’une guerre de la communication, qui rend d’autant plus difficile la lecture des enjeux d’un dossier théorique complexe. Au XXIe siècle, à Rochefort, on ne dégaine heureusement pas de colts, mais plutôt des sites internet (cf. les visuels de cette rubrique, NDLR).
Les Rochefortois, qui …