Archives en péril
![Capture d’écran 2024-10-28 à 14.12.30](/media/images/medor_traitsbelges.max-800x530.jpg)
Peu d’élus locaux archivent leurs documents pour les transmettre aux successeurs. Leur conservation est pourtant gage de démocratie et de transparence. Et de préservation d’un patrimoine commun.
« Quand un élu local quitte son mandat, dans son bilan, il dit : “Regardez mes rues, mes écoles”, il ne dit pas : “Voyez mes belles archives !” » Thierry Delplancq, archiviste à la Ville et au CPAS de La Louvière, sourit en tournant les pages d’un vieux registre de population. Il pointe ces visages jaunis et ces noms tracés à la plume, rangés depuis des décennies sous les voûtes en briques des caves de l’hospice Plunkett de Rathmore, du nom de cet Irlandais qui fonda, en 1859, un refuge pour les mineurs invalides et leurs veuves. C’est dans cette bâtisse austère, datant du temps des charbonnages dans la région du Centre, que La Louvière a installé ses archives. Des kilomètres de rayonnages s’y entassent jusqu’au grenier. L’histoire de la cité ne se résume pas à ces cartons alignés. Elle s’incarne aussi dans ces plaques de monuments aux morts sauvées d’une destruction, dans cet ancien uniforme de la police ou dans cette louve empaillée, pour toujours aux aguets dans sa vitrine. L’emblème de La Louvière veille sur son patrimoine.
Toutes les entités de Bruxelles et de Wallonie ne sont pas dotées d’une réserve d’archives aussi fournie. Loin de là… L’Association des archivistes francophones de Belgique (AAFB) a réalisé une étude auprès des 281 communes et CPAS, via l’envoi d’un questionnaire en ligne. Sur les 562 institutions, 135 ont répondu. Et leurs réponses n’ont pas rassuré les auteurs de l’enquête : seuls 55 % des communes et 32 % des CPAS sont dotés d’un service d’archives ; …