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Entre mecs

Le féminisme dérape vite

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Dennis Marien. CC BY-SA.

Moi c’est Karim. J’ai 46 ans, j’habite à Liège, je suis marié et j’ai trois enfants, une fille et deux garçons. En 2020, alors que je n’y connaissais rien en féminisme, je me suis retrouvé à animer un groupe de réflexion sur les masculinités. Je m’imaginais refaire le monde avec des mecs sympas, en buvant des coups, et laisser au vestiaire le poids du patriarcat. Évidemment, ça ne s’est pas passé comme ça.

On ne se lève pas un matin en se disant qu’il est urgent de repenser les masculinités. Cela passe par de petites prises de conscience, des lectures, des rencontres. Et puis, ce jour où la réalité m’a pris entre quatre-z-yeux…

15 avril 2019
La claque

C’est comme si j’avais pris la pilule rouge. Ce jour-là, je plonge dans une réalité qui me laisse bouche bée. Ce n’est pas qu’une expression, j’ai littéralement la bouche entrouverte tellement ce qu’elle vient de dire me fait vriller le cerveau – les autres, ça les fait marrer. Je la fais répéter :

– Ben oui, quand je rentre seule le soir, je fais semblant de parler au téléphone pour pas qu’on m’emmerde et aussi parce que ça me rassure. On le fait toutes.

La quinzaine de filles acquiesce.

Elles étudient dans une haute école pour travailler dans le social. Dans la classe, il y a trois gars aussi. Moi, j’interviens dans le cadre d’une initiation à la philo.

Sophie lève la main. Ça lui est arrivé à midi. Elle marchait dans le centre et, derrière elle, une bande de gars s’est permis des commentaires sur la forme de ses fesses. Ils parlaient fort, pour qu’elle entende. Elle aurait aimé être de celles qui se retournent. Qui défient du regard. Qui hurlent des insanités pour les fermer, les petites gueules de merdeux qui se sentent forts car ils sont en groupe. Mais elle n’a pas le caractère. Elle n’a pas les outils. Elle a eu peur. …

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