Frederike Migom : les périls jeunes
Après le succès de Binti, la réalisatrice Frederike Migom se frotte aux mineurs confrontés à la psychiatrie. Un chemin de fiction qui interroge la solitude et l’exil.
Plus jeune, Frederike Migom rêvait d’échapper à la routine. Elle grandit à Anvers dans un milieu qu’elle décrit comme normal, voire ennuyeux. À 17 ans, elle fuit la monotonie et part prendre des cours de comédie à New York, poursuit en réalisation à Paris, avant de revenir s’installer à Bruxelles.
Rapidement, elle enchaîne les courts-métrages et fait parler d’elle en 2019, avec son premier long-métrage Binti. Le film est sélectionné à Sundance, le prestigieux festival américain, et tourne ensuite dans une ribambelle de festivals, dont certains spécialisés pour les enfants. Il remporte l’Ensor du meilleur film pour jeunes (l’équivalent flamand d’un Magritte).
L’exil, sous un autre angle
Binti, c’est un film pop et coloré, destiné au jeune public. Migom, 34 ans l’année de la sortie, part d’une réalité qu’elle trouve injuste : « Chaque année, on entend des histoires d’enfants qui fuient leur pays et ne peuvent célébrer Noël. » Elle raconte alors l’histoire de Binti, une enfant de 12 ans qui rêve de devenir vlogueuse (blogueuse vidéo). Elle vit avec son père, Jovial. Le duo est interprété par l’artiste belgo-congolais Baloji et une actrice de 9 ans qui crève l’écran, Bebel Tshiani. À deux, ils vivent en Belgique, mais n’ont pas de papiers. Pour éviter l’expulsion vers le Congo, ils vivent cachés chez Elias (un garçon que Binti rencontre par hasard) et sa mère, qui vont tenter de les aider à vivre légalement en Belgique.
Pour Frederike Migom, la thématique de l’immigration est souvent dépeinte de manière clichée. Une vision …