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Celle qui réveille le classique

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Paul D’Orlando. CC BY-NC-ND.

À la RTBF, puis à France Musique ou Arte, la journaliste Saskia de Ville bouscule les codes ronronnants de la grande musique.

Une vocation précoce, un tempérament féroce. À 6 ans, Saskia de Ville brigue pour la deuxième fois déjà la finale des Jeunes Solistes, version préhistorique de The Voice sur la RTBF. Lorsque Georges Dumortier, le présentateur, sonde ses ambitions, la fillette lui répond du tac au tac : « Je voudrais devenir danseuse dans un cirque ou… te remplacer. » On connaît la suite. Dumortier passera par la case prison pour détournement de fonds publics. Saskia, elle, braquera les audiences des télés et radios de service public.

Malgré un accouchement lors du premier confinement et un coronavirus durant le troisième, la voix belge qui réveille France Musique depuis cinq ans ne flanche pas. On évoque d’abord avec elle ses racines chiliennes, effilées par les vents violents du Pacifique. « Traumatisé par la guerre, mon grand-père maternel, résistant décoré, a décidé de fuir la Belgique pour se bâtir une nouvelle vie dans le fin fond de la Patagonie. » Une colonie égarée de Belges, immortalisée par le documentaire Le Rêve de Gabriel d’Anne Lévy-Morelle. « Mes grands-parents ont construit eux-mêmes leur maison et ils se sont payé quelques chevaux. Ils vivaient de rien au milieu de rien. Ils ont eu sept enfants. »

Saskia, elle, grandit dans un quartier résidentiel d’Auderghem. Pas vraiment rock’n’roll. Quoique. Son père, Baudouin « Deville », est un dessinateur multiprimé, tandis que sa maman scrute les trafics de drogues pour le compte d’une ONG.

Libre

Comme toutes les candidates de télé-crochets, Saskia de Ville affirme chanter depuis qu’elle est toute petite. Un euphémisme. Après …

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