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Touché !

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Margaux Dinam. CC BY-NC-ND.

Le toucher est le premier sens que nous acquérons, et la peau est notre organe le plus étendu. Pourtant, dans les pays occidentaux, nous ne nous touchons presque plus. Je me prête à une expérience : recenser pendant un mois chacun de mes contacts physiques, et tenter de m’améliorer dans ce domaine.

J’ai besoin de contact physique. Huidhonger, dit-on en néerlandais. « Faim de peau ». S’il existe un mot pour désigner le phénomène, je suppose que d’autres gens sont dans le même cas. Mais je suis trop mal dans mes bottes pour exprimer mon besoin. Je n’ai plus touché personne depuis des jours. Faut-il donc que je me poste sur le trottoir affublée d’une pancarte « Prenez-moi dans les bras, svp » ? Voilà qui serait bien pitoyable. Même avec mes amis, je me montre trop dure (ou suis certainement trop timide) pour demander une main ou une épaule. Je ne voudrais pas qu’on me trouve pathétique.

Résultat des courses : je prends la route pour aller chez un couple d’amis qui vit à 75 kilomètres de chez moi. Pour un câlin. Avec eux, je sais qu’il n’est jamais besoin de quémander. C’est dans leur politique d’accueil. Il ouvre la porte. Nos bras s’ouvrent. D’abord une bise sur la joue puis une étreinte franche, torse contre poitrine, têtes côte à côte. Elle lui emboîte le pas, avec la même chaleur. Je m’agrippe à son corps. Me console au creux de sa main.

Au cours de ma visite, elle me touchera encore plusieurs fois. Un câlin, une main sur le dos. Et je retrouverai mes émotions. Pleurer, rire. Les deux à la fois. Je parle beaucoup plus ouvertement grâce au contact physique, quand un geste d’affection vient abattre mes remparts.

Quand mon ex n’était pas encore mon ex, elle avait ce don de me calmer instantanément. Je n’avais qu’à poser la tête contre ses seins. La douceur et la chaleur de sa peau, le battement de son cœur contre ma joue me rassuraient, illusion de sécurité dans laquelle je me pelotonnais. Depuis que notre relation a capoté, je dois chercher de nouvelles habitudes corporelles.

Il ne me suffit pas de voir et d’entendre la présence de personnes autour de moi. Il me faut la sentir. Non pas que je sois du genre collante. Je me décrirais plutôt comme réservée – quand une relation n’est que naissante. Cependant, je ne peux pas faire abstraction de mon besoin d’affection. Oui mais voilà : où en trouver, quand on est célibataire ? Pendant un mois, je décide donc de tenir un journal de mes contacts physiques.

Un câlin devant la télé

Je veux remercier mon père. Je tente un câlin. Il reste planté devant la télé, les mains dans les poches. Penauds, nous restons là un moment, à regarder les cyclistes sous la pluie. Nous n’avons pas (plus) l’habitude de ce genre de choses.

C’est pourtant lui qui autrefois tournait pendant des heures autour de la table en me berçant quand je pleurais, qui laissait délicatement glisser son pouce le long de mon nez pour me calmer, qui me bordait le soir et imitait le marchand de sable en passant ses doigts sur mes paupières.

J’ai grandi dans un monde où, tant qu’on est petit enfant, on est caressé, câliné et pris tendrement dans les bras. Puis, vers l’âge de 8 ans – le seuil est arbitraire et flou –, la gêne prend le dessus. Subitement, on ne sait plus comment témoigner de l’affection physique à des enfants plus grands, à des adolescents, et a fortiori à des adultes (qui ne sont pas leur partenaire). Les contacts physiques deviennent soudain suspects, ou n’ont lieu d’être qu’en cas d’événement dramatique. Si vous voyez des adultes se prendre dans les bras, soyez sûr qu’il y a eu un mort.

Latex

Elle me tend la main sans croiser mon regard. Nous échangeons une poignée courte mais franche. Elle pose quelques questions, puis me prie de me déshabiller. J’écarte les jambes, à ses ordres. Une sorte de lampe de mineur est maintenant fixée sur sa tête. Une fraction de seconde, sa main gauche effleure ma cuisse droite. Je ne sens pas sa peau : elle a enfilé des gants de latex bleu. Les médecins sont entraînés à réaliser la manipulation avec le moins de contacts possible. Je suis touchée à l’intérieur de moi par un objet. À l’aide d’une petite brosse, elle prélève quelques cellules du col de l’utérus, ou « cervix », comme elle dit. Un toucher intime ne pourrait être plus distant. Ce toucher est pris en charge par les pouvoirs publics flamands dans le cadre d’une enquête de population sur le cancer du col de l’utérus.

Je vais boire un verre pour un rendez-vous. Nous sommes assises côte à côte, son bras touche le mien. Je me demande si c’était intentionnel. En allant commander un autre verre, elle pose brièvement la main sur le bas de mon dos. Je sens que ça peut marcher.

Nous allons dîner. Dans la rue, nos mains se touchent un instant. C’est fortuit, mais aucune de nous ne se retire. À table, nous nous regardons longuement dans les yeux. Elle passe son doigt sur mon nez. Plus tard dans la soirée, nous nous embrassons. Des lèvres. Puis vient un mouvement décidé de sa langue. Elle presse sa main sur ma gorge pour un nouveau baiser. Ma tête trouve ça excitant, mais je ne ressens rien dans l’entrejambe. Je reste loger, dans la chambre d’amis. Le lendemain matin, je me trouve sur le toit-terrasse sans soutien-gorge. Une légère brise souffle. Sans que je m’y attende, elle me pince les tétons. C’est plutôt taquin qu’érotique.

Nous échangeons un baiser, mais nos lèvres restent closes. Je sens que ça ne marche pas. Je l’embrasse encore dans l’espoir de ressentir quelque chose. Rien ne vient. Un manque d’attirance réciproque. Il est gênant d’embrasser quelqu’un en sachant qu’on ne veut pas vraiment l’un de l’autre. Plus tard ce jour-là, j’entends à la radio que les vautours moines doivent s’aimer pour pouvoir copuler…

Ce soir-là, comme tant d’autres soirs, je m’endors la main gauche sur l’épaule droite et la main droite sur le cou. Comme si je m’enlaçais moi-même.

Un malentendu

Je vois ma sœur et lui colle un bisou. C’est rare que nous le fassions, et elle n’en prend jamais l’initiative. Je ne sais pas si elle se sent à l’aise avec ça, mais je trouve important d’exprimer ma proximité. Ce même jour, j’enlace ma mère. Nous avons pris cette habitude il y a quelques années, quand mes passages à la maison ont commencé à s’espacer. Se serrer, ça aide.

Dans les jours qui suivent, un ami me donne une tape sur l’épaule. Et je distribue des bises peu significatives à des connaissances. Des bises qui n’en sont pas. Des lèvres pincées dans le vide. Seules les joues se touchent un peu.

Je passe la nuit chez un ami et sa femme. Au début de notre amitié, je leur faisais la bise pour les saluer. Puis nous avons cessé en cours de route. Je suppose qu’ils préfèrent que je ne les touche pas. Peut-être se disent-ils la même chose de moi. Pour éviter les malentendus, nous ne cherchons plus de rapprochement physique (même si cela aussi peut être un malentendu).

Quand je me réveille, une imposante langue me pourlèche le visage. Voilà un contact qu’il est impossible d’éviter. Plutôt amusant, cela dit. Le chien me saute dessus. Sa patte dans mon visage fait un peu mal, mais ça ne me dérange pas. Un être vivant me touche sans que ce soit compliqué. Quand il en a assez, il me présente son derrière. Tout est clair.

Une collègue (et amie) vient me faire un bécot sur la tête. L’événement est notable : au travail, on ne me touche presque jamais. Je souris, tout en me demandant si mes cheveux ne sont pas gras. C’est un geste gentil, même s’il semble forcé. Moi, je voudrais parfois la serrer dans mes bras, hors de la rédaction, mais je n’ose jamais. Elle dégage quelque chose d’inaccessible, même si je sais qu’elle ne l’est pas.

Tinder

Je lis un article sur le psychologue Harry Harlow, qui a enfermé des bébés singes dans une cage avec deux « substituts maternels », l’un fait de grillage métallique et l’autre de tissu doux. La version de métal munie d’un biberon de lait, l’autre non. Les petits se blottissaient pourtant contre le substitut textile quand ils étaient angoissés. Même s’ils se déshydrataient et mouraient de faim.

Dans la Roumanie de Ceausescu, des milliers d’enfants ont grandi dans des orphelinats qui n’avaient pas suffisamment de personnel pour leur donner de l’affection. Les contacts y étaient de surcroît déconseillés pour éviter la transmission de microbes. Les conséquences étaient légion : intellectuellement, émotionnellement, socialement et physiquement, les enfants accusaient des retards considérables.

Qui peut croire que les adultes auraient moins besoin de contact physique que les enfants ? « Ce besoin est inscrit dans notre structure biologique. Pourtant, dans les pays occidentaux, le nombre de ces contacts diminue au fil de la vie », observe Mandy Tjew-A-Sin, qui achève une thèse de doctorat sur la question à l’Université libre d’Amsterdam.

Non seulement le toucher est le premier sens que nous acquérons, à l’état de fœtus, mais la peau est aussi notre organe le plus étendu. « Quand la peau est touchée avec douceur, quand elle est caressée, toutes sortes de régions du cerveau sont activées et libèrent de l’ocytocine, selon cette thèse universitaire. Le rythme cardiaque et la pression artérielle baissent. La douleur en est même apaisée. Une bonne étreinte réduit le niveau de cortisol, ce qui fait qu’on se sent moins tendu. Les câlins offrent ainsi un tampon contre le stress et augmentent notre résistance aux événements désagréables. À condition que le contact se produise dans un sentiment de sécurité et provienne de quelqu’un en qui on a confiance. Le contexte fait tout. »

Plusieurs jours passent sans contact humain. Je balaie des visages sur l’écran de mon téléphone. Des centaines défilent sous mon doigt qui les balaie vers la gauche. Cette caresse n’a rien de tendre.

Certains jours, j’ai tellement besoin de sentir quelqu’un que j’en abaisserais bien mes standards.

Un jour, je me dis : j’embrasserais toute personne qui voudrait m’embrasser là maintenant. Rien que pour sentir que j’existe. Si un autre être vivant me touche, et que je le sens, alors je vis aussi. Personne n’existe qui ne touche pas quelqu’un d’autre. Je ressens un immense vide dans mon corps. Un vide sombre et lourd.

Mais en sortant, ce soir-là, je change vite d’avis. Non, je ne veux pas du tout être touchée par n’importe qui. Je vais au théâtre et me blottis au creux des coussins peluchés. À ma gauche est assis un homme qui, dans l’obscurité, pose son bras contre le mien sur l’accoudoir trop étroit. Il laisse pendre ses genoux sur les côtés, contre ma jambe. Je m’irrite de ces contacts. Je ne sais pas s’ils sont intentionnels. Et si c’est le cas, quelle est l’intention ? Me repousser ou m’attirer ?

Parfois, toucher est intimidant. Parfois, être touché est intimidant.

Atelier « câlins »

Dans ma quête, je tente une expérience : je m’inscris à un atelier « câlins ». Je me retrouve avec une petite vingtaine de personnes dans une pièce, sur un sol drapé de couvertures. Je n’ai jamais vu aucun des participants auparavant. Nous souscrivons aux règles du jeu. Entre autres : « Les vêtements doivent être gardés à tout moment. Pas de baisers, pas de mains sous les vêtements, pas d’attouchements génitaux. Personne n’est jamais obligé de câliner quelqu’un. Il faut toujours demander l’autorisation avant de toucher autrui. »

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Margaux Dinam. CC BY-NC-ND

Piero Flor, le formateur, dirige et construit progressivement les exercices. Il demande ce que nous attendons de la soirée. Un homme répond qu’il veut entrer en connexion avec des inconnus. Je pense que je suis là surtout pour entrer en connexion avec moi-même.

Cette séance a la particularité de se dérouler en grande partie à l’aveugle, les yeux bandés. Lors du premier exercice en duo, un homme me demande comment il me plairait de le toucher. Je trouve la question difficile. En même temps, il me paraît étrange que personne ne me l’ait jamais posée avant (hors contexte sexuel).

Je finis la tête posée sur les genoux d’une femme. Je caresse le dos d’une autre, à sa demande (« fermement mais lentement, s’il vous plaît »). Quelqu’un saisit ma main de ses deux pieds. Un homme me demande comment il me ferait plaisir de le toucher. Je trifouille trois minutes dans sa barbe et palpe son visage. Un homme imposant demande si je veux bien lui faire un câlin : moi à l’extérieur, lui à l’intérieur (« avec ma copine, je suis toujours celui qui protège, jamais celui qui est protégé »). Je le prends dans mes bras. Ce n’est pas du tout désagréable.

Ce qui est plaisant dans cette soirée, c’est de sentir qu’une autre personne vous approche avec grande attention. Les contacts sont précautionneux, prévenants, bienveillants. Rien n’est fait avec négligence ou irrespect. L’expérience ne s’avère cependant pas tout à fait satisfaisante pour moi. (Pour d’autres oui, apparemment, car il y a quelques habitués.) Je remarque qu’un câlin d’un inconnu qui a payé comme moi 25 euros pour la séance me semble moins significatif que le contact d’une personne dont je suis proche. Et je ne parviens pas à me détendre complètement.

Étrangement, c’est à la fin de la séance que j’y arrive le mieux. Un agglomérat humain se forme au milieu de la pièce. Au toucher, nous devons chercher quelqu’un. Je ne sais plus du tout qui me touche à quel endroit, combien nous sommes et qui je touche moi-même. L’espace de cet instant, ça n’a pas d’importance, tout est doux et chaleureux.

Enterrement

La mère d’un ami est décédée. L’employé des pompes funèbres m’invite à saluer la famille avant la cérémonie. Je serre mon ami dans les bras. Nous soupirons dans l’oreille l’un de l’autre. Je fais une bise à sa sœur. Elle en attendait plus. Deux ou trois. Moment gênant.

Pendant la réception, un petit garçon de 3 ans passe de genoux en genoux. Tout le monde veut le toucher, comme s’il était un jouet en peluche. On s’amuse de ses mouvements enjoués. Quand vient mon tour, il pose ses mains collantes sur mon visage. Il me regarde dans les yeux et rit. Je lui suis reconnaissante. C’est tellement plus facile avec lui qu’avec tous ces adultes malhabiles.

J’appelle Carole Verbeeck, thérapeute corporelle. Elle propose principalement un accompagnement sexologique axé sur le corps, mais dispense aussi des ateliers appelés Touch, l’art de toucher. « Pour beaucoup de gens, le geste tactile est devenu complexe. Les câlins, ce n’est pas vraiment notre fort. Nous ne savons plus comment nous y prendre. Souvent, nous hypersexualisons le contact physique. Comme si un câlin devait toujours se terminer au lit. En même temps, nous n’osons plus toucher les autres, de peur que ce soit perçu comme inconvenant. Notre société souffre d’un manque de toucher. »

Les scandales de pédophilie dans les Églises et les écoles, les mains (et les autres parties du corps) bien trop baladeuses à Hollywood et ailleurs nous ont mis sur le qui-vive. [Pour rappel, ce texte a été écrit et publié en octobre 2019, avant l’épidémie de Covid-19.] « Une saine prudence est nécessaire, m’a dit cette thérapeute corporelle, mais éviter les contacts physiques n’est pas la bonne solution. Nous devons trouver comment restaurer la sécurité et la confiance dans le contact. »

Après deux heures et demie d’intimité avec des inconnus, je me retrouve dehors. Seule. Là, maintenant, c’est très bien comme ça. Je vais dormir. Le lit est froid.

Carole Verbeeck se réjouit de voir que de plus en plus de psychologues et de psychothérapeutes suivent une formation complémentaire en thérapie corporelle. Elle croit fermement au pouvoir guérisseur du contact physique, même si, dans le secteur des soins, la distance professionnelle reste sacro-sainte. Tout doucement, néanmoins, un soutien se fait entendre dans les milieux classiques, académiques. Le psychologue clinicien Paul Verhaeghe écrit ainsi dans son livre Intimiteit que nous voulons être pris dans les bras pour nous sentir de nouveau mieux dans notre peau. « Aux patients qui débordent d’émotions mais sont incapables de parler, je recommande d’abord des massages », a-t-il dit dans un entretien à De Morgen (en novembre 2018).

Les bienfaits ne s’observent pas seulement sur le plan mental. Dans une étude de l’Université de Carnegie Mellon (États-Unis), les effets bénéfiques du contact physique ont pu être observés en injectant aux participants le virus de la grippe. Ceux qui étaient plus souvent câlinés s’y sont révélés plus résistants.

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Margaux Dinam. CC BY-NC-ND

La chercheuse Tjew-A-Sin insiste aussi sur les effets importants qu’ont les interactions physiques sur notre vie sociale : « L’ocytocine est appelée l’hormone du câlin, mais aussi l’hormone du lien social. Elle nous donne un sentiment de connexion à l’autre. Un contact affectueux accroît notre sentiment de sécurité. » Par notre peau, nous nous mettons aussi à nu. Tjew-A-Sin cite une étude dont les participants ne se voyaient pas, mais pouvaient se sentir derrière un rideau. « Rien qu’en se touchant le bras, ils détectaient et distinguaient chez l’autre des émotions telles que la tristesse, la gratitude, le dégoût et la colère. »

Même un bref contact peut influer sur notre comportement émotionnel et social. L’interaction tactile inciterait en effet au partage. Une expérience conduite par April Cusco dans des restaurants américains a montré que les clients sont plus généreux en pourboire quand la serveuse leur touche furtivement l’épaule ou la main. Une étude a également été réalisée sur des joueurs de la NBA. Il est apparu que le nombre de high five, d’accolades collectives et de tapes sur l’épaule que les joueurs se distribuent au début de la saison a une influence significative sur le nombre de matchs qu’ils gagnent. Le contact physique favorise la collaboration.

Tjew-A-Sin déplore que le contact (platonique) entre les êtres devienne « un bien rare ». « Au fil des siècles, nous avons perdu les différentes formes de contact interpersonnel. Du fait des valeurs culturelles changeantes et des nouvelles technologies. Mais aussi parce que nous considérons aujourd’hui beaucoup plus facilement les contacts comme inconvenants ou invasifs. Dans l’Europe médiévale, il n’était pas rare que la noblesse et le personnel de maison partagent le même lit pendant les froides nuits d’hiver, pour se tenir chaud aux pieds. Ce serait impensable aujourd’hui. »

Surtout, explique Carole Verbeeck, nous en sommes venus à associer le contact physique à un comportement de couple. « L’intimité physique est devenue quelque chose de très restrictif. Il faut avoir un partenaire pour y avoir accès. »

Vous m’en direz tant.

Ann-Sofie Dekeyser (De Standaard)

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