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Le G, drogue qui dissout la nuit

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Louise Delanghe. CC BY-NC-ND.

Le GBL est utilisé pour nettoyer les graffitis ou les jantes de voiture. Mais le samedi soir, ce solvant-décapant rejoint le monde de la nuit. Mélangé à des sodas, le cocktail est consommé en tant que drogue pour faire la fête. Qui dure parfois une éternité.

Le 1er janvier 2020. Midi. Nous sommes encore une trentaine à faire la fête chez un ami. Seuls deux d’entre nous ne sont pas sous GBL. Une amie vient me dire à quel point elle est heureuse de ne pas avoir fait de G-hole (comprenez overdose de G) de toute la soirée. Elle se trompe. Elle en a fait deux, mais ne s’en souvient pas. Le GBL affectant la mémoire, la plupart des consommateurs ont programmé une alarme sur leur téléphone afin de ne pas reprendre de nouvelle dose trop tôt. Une excellente idée, à condition que le portable ait toujours de la batterie, ce qui est rarement le cas lorsque les afters durent plus longtemps que la soirée elle-même. Un homme devient rouge et commence à convulser. Un autre rompt avec son copain au milieu du salon. Il danse ensuite comme jamais, entouré de ses amis. Son désormais ex, lui, pleure dans un coin. Il crise jusqu’à s’arracher les cheveux et vomir. Nous ne sommes que deux à nous en préoccuper, lui apporter un verre d’eau et rester un peu avec lui.



Daniela et Régis, 20 et 21 ans, sont présents en ce premier jour de l’année apocalyptique. Malgré leur jeune âge, cela fait déjà plus d’un an qu’ils consomment du GBL fréquemment, à tel point que, pour eux, fête rime obligatoirement avec cette drogue que l’on surnomme liquid ecstasy. La dose « conseillée » par les services de prévention aux drogues est de 1 ml toutes les deux …

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