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Les oiseaux ne se cachent plus pour mourir

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Jason Holey. Tous droits réservés.

Une chute de 60 % en 30 ans et des espèces quasi disparues des radars… La situation des oiseaux dans nos zones agricoles est désastreuse. Ailleurs, elle n’est pas non plus brillante, tant l’activité humaine a refoulé la vie sauvage. Le journaliste Jean-Michel Leclercq s’est lancé dans un petit tour de Belgique, le nez en l’air et la plume à la main. Il nous en rapporte trois cartes postales aviaires.

Forrières, 1er août 2019, 20 heures

Le manège a commencé. Les hirondelles tourbillonnent et plongent vers l’étang pour gober leurs proies. Bientôt, par centaines, elles iront se loger dans les roseaux. Elles gazouilleront un temps. Puis laisseront les grillons bercer la nuit.

C’est ma deuxième soirée au « Jardin aux oiseaux ». Voilà 30 ans qu’Élise et Michel David ont racheté ce bout de prairie à un voisin pour y laisser pousser une petite jungle privée. Un lieu où la nature pourrait reprendre ses droits. « On a acheté les roseaux et les pommiers en pépinière. Le reste, la nature le plante bien elle-même », assure Michel. Un ru minuscule alimente des plans d’eau autour desquels la végétation foisonne librement. Sans taille sauvage, insecticide ou herbicide. Cette diversité végétale attire une diversité d’insectes, qui attire une diversité d’oiseaux. Sur ces 80 ares entre Famenne et Ardenne, Élise et Michel en ont observé plus d’une centaine d’espèces et elles sont nombreuses à nicher chez eux.

Une oasis, toutefois, ne suffit pas ! Même ici, dans ce sud de la Wallonie relativement préservé des excès de l’urbanisation et de l’agriculture intensives, le couple se vit spectateur quotidien d’un déclin. Ce matin, pointant un merle picorant des mûres trop vertes pour lui, Michel m’explique : « Ils sont affamés. Avec les chaleurs récentes, ils ne trouvent plus un ver de terre et mangent n’importe quoi. » Ou lors de ma …

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