Ton sperme, ma bataille
Des enfants issus de dons de sperme se mobilisent pour retrouver leur père biologique. Leurs outils : des banques ADN en ligne et les réseaux sociaux. Ce combat oblige les politiques à se positionner sur l’anonymat des donneurs.
« Maintenant je sais que je ne suis pas le fils du facteur ! » Pieter-Jan (prénom d’emprunt) sourit, soulagé d’enfin mettre un nom sur celui qui lui a permis de voir le jour il y a près de 40 ans. Un visage aussi, grâce aux réseaux sociaux. À 18 ans, sa mère lui apprend que son père n’est pas son père biologique. « Un choc, explique cet habitant du Brabant flamand qui avoue n’avoir jamais eu l’impression de faire partie de la famille. J’ai réalisé que j’avais vécu toute ma vie dans le mensonge. »
Des témoignages d’enfants de donneurs anonymes comme celui de Pieter-Jan se multiplient, surtout au nord du pays. Issu d’un don de sperme réalisé à la fin des années 1970, Pieter-Jan vient de retrouver les traces de son géniteur grâce à Donor Detectives, une association créée en mai 2017 par six enfants de donneurs belges et néerlandais. Leur but ? Aider les enfants de donneurs via un groupe Facebook et les encourager à réaliser un test ADN afin de retrouver leur « père » biologique ou éventuellement leurs « demi-sœurs » ou « demi-frères ».
Depuis son lancement, Donor Detectives compte déjà plusieurs succès à son actif et n’hésite pas à communiquer à chaque fois qu’un enfant de donneur retrouve son père biologique. « Les enfants de donneurs ont décidé de prendre leur sort en main en Belgique. Le fait que les personnes se retrouvent n’est plus qu’une question de temps », explique …