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L’avocat et le robot

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La Petite Frappe. CC BY-SA.

En Belgique, moins de 1 % de la jurisprudence est accessible en ligne. Des avocats rêvent pourtant d’un logiciel de « justice prédictive ». Celui-ci limiterait leur travail de fouille, proposerait des pistes juridiques et informerait des chances de succès d’une action en justice. Mais à quel prix ?

La scène se passe à Strasbourg, en décembre 2016. Un avocat belge portant boutons de manchette, cravate noire et veston gris s’adresse à ses pairs lors de la conférence Cyberjustice Europe 2016. Il en va de l’avenir de la justice et du métier d’avocat dans le monde, et en Belgique donc. Jean-François Henrotte, qui est en charge du projet « intelligence artificielle » pour Avocats.be, l’ordre des barreaux francophones et germanophone, lance une petite vidéo de démonstration. Dans celle-ci, un avocat est contacté par un client, propriétaire, qui aimerait mettre fin au bail commercial d’un locataire sans payer d’indemnité d’éviction. L’avocat, au lieu de mettre un jeune juriste frais émoulu le nez dans des kilomètres de jurisprudence et de textes de loi, ouvre un programme informatique. Il pose la question à son ordinateur, en langage naturel (c’est-à-dire en français écrit, dans ce cas). Deux clics plus loin, le logiciel lui propose les articles de loi qui concernent le bail commercial, la décision de justice la plus proche de ce cas et, surtout, toute une série de solutions juridiques pour permettre au client d’aboutir à ses fins. Fort de ces informations, l’homme de droit serait en mesure d’intimer à son client de suivre telle ou telle voie, en lui prédisant ses chances de succès, grâce à ce scan poussé de la jurisprudence belge.

Disposer de cette magnifique bécane coûterait, selon Me Henrotte, 40 euros par avocat par an, si les avocats se mettent d’accord pour mutualiser les coûts. Dans sa présentation, …

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