Plongée pour un accordéon

Y a-t-il une industrie de la dette qui salive quand vous n’arrivez plus à payer vos factures ? Huissiers, avocats et sociétés de recouvrement peuvent faire tripler le montant dû pour votre électricité ou votre instrument de musique. À ce prix-là, mieux vaut faire de la flûte à bec.
Aux Pays-Bas, un débat sur l’industrie de la dette fait rage depuis la diffusion de la série documentaire Schuldig sur des personnes endettées dans les quartiers nord d’Amsterdam. Les réalisatrices, Sarah Sylbing et Ester Gould, ont été élues Journalistes de l’année 2016 outre-Moerdijk pour avoir ouvert le débat sociétal et politique sur le traitement réservé à ces personnes.
Ce débat, John Crombez veut l’initier en Flandre aussi. Dans un entretien récent à la Gazet van Antwerpen au sujet de son livre Crtl+Alt+Del, dans lequel il s’insurge contre l’industrie de la dette, le président des socialistes flamands affirme : « Une fois que la machine de l’endettement se met à tourner, il semble qu’il y ait bien peu d’intérêt à apurer la dette initiale. »
En Belgique aussi, les histoires de frais supplémentaires qui explosent sont légion. Sur les réseaux sociaux, une personne explique être contrainte de payer 210 euros de frais de rappel et d’huissier pour une dette initiale de 25 euros. Une autre dame dit devoir payer 180 euros à un huissier pour une erreur de 10 euros dans le paiement d’une contravention. D’autres personnes partagent leurs histoires et leurs frustrations.
Des intérêts qui cognent
D’après des assistants sociaux, les tarifs légaux que les recouvreurs de dettes professionnels peuvent facturer enfoncent les débiteurs de plus en plus loin dans l’endettement. Le système manque donc à son objectif, à savoir obtenir le paiement rapide des factures en retard pour que les créanciers reçoivent leur dû.
Il n’existe pas de …