3min

Rythmes et châtiments

musique-jugement
Jonathan Poliart. CC BY-NC.

Qui a dit qu’un jugement du tribunal de Liège, ça sonne toujours mal ? Pas Eric Therer et Stéphane Ink, qui mettent en musique des textes judiciaires ou administratifs. Avec leur duo Ordinaire, ils exploitent la poésie que recèlent les filons du quotidien.

À chacun son astuce pour pallier l’angoisse de la page blanche. Eric Therer, lui, son­de la beauté des textes juridi­ques et administratifs que lui impose son métier d’avocat. « Je les trouvais barbants, puis certains m’ont paru revêtir une certaine poésie. » Ancien chroniqueur musical, il bricole des chansons depuis perpète, notamment dans La Compagnie générale des eaux, avec un ami cinéaste. Invité au festival d’art sonore CitySonic à Mons en 2012, il contacte Stéphane Ink, ingénieur du son et musicien de longue date, pour habiller de musique des rapports d’expertise. « Ce devait être un one-shot », précise ce bassiste, qui bidouille aussi des mélodies sur ordinateur, « mais ça nous a tellement plu qu’on n’avait pas envie de s’arrêter. »

Voilà cinq ans que cette formation particulière, nommée Ordinaire en hommage aux fulguran­ces du quotidien, façonne des morceaux sur la base de matériaux improbables : séparation de biens, procès-verbaux ou même bulletins météo – « Zaventem, 18 février 1993, 11 degrés. Ils ont dit qu’il allait faire meilleur. Il va faire meilleur. » Cela prolonge un projet solo d’Eric Therer où il racontait « tous les artefacts de la belgitude : les friteries, les bordels, des histoires entendues dans des cafés en bord de Meuse, etc. ». Stéphane Ink apporte ses notes électroniques mâtinées d’enregistrements de terrain.

Ne les appelez pas « groupe ». Ne dites pas « concert ». « Ce sont plutôt des performances », nuance le duo, sans aimer ce terme connoté, …

Lire, en toute liberté

Cet article semble vous intéresser. Vous pouvez lire la suite à votre aise : c’est un cadeau. Nos contenus doivent être accessibles au plus grand nombre. La période d’essai d’un mois, gratuite et sans engagement, est également faite pour cela. Cependant, nous avons besoin d’être financés pour continuer notre projet. Si vous trouvez notre travail important, n’hésitez pas : abonnez-vous à Médor.

Un journalisme exigeant peut améliorer notre société. Voulez‑vous rejoindre notre projet ?

La communauté Médor, c’est déjà 3404 abonnés et 1862 coopérateurs

Médor ne vous traque pas à travers ses cookies. Il n’en utilise que 3 maximum pour la sécurité et la navigation.
En savoir plus