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La fin de la démocratie

Alain Eraly - Vincent de Coorebyter

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Mathieu Lecouturier & Roberta Miss. CC BY-NC.

Deux « chirurgiens » de l’action collective scrutent au loin l’horizon. Au chevet de notre société chamboulée par la révolution du numérique, le populisme et la terreur. Où allons-nous ? Comment garder confiance en l’avenir ? Travailler sans s’user, vivre sans la peur… Depuis vingt ans, Vincent de Coorebyter et Alain Eraly tempèrent les émotions collectives et rassurent les anxieux en misant sur la stabilité des institutions. Là, ils prennent un air grave : « Le modèle démocratique ne fonctionne plus. »

Médor Un an après les attentats de Bruxelles, comment jugez-vous l’attitude du monde politique et celle de la population après ce « choc » ?

Alain Eraly L’opinion publique saisie par cette nouvelle inquiétude s’est trouvée en manque d’une parole unitaire au nom de notre communauté politique. Le terrorisme au sens large du terme, incluant la déradicalisation, la surveillance, l’organisation des forces de police, impose une charge de coordination que notre pays, en l’état actuel, est incapable d’assumer. Il en va du djihadisme et du terrorisme comme de la politique énergétique : celle-ci renvoie à des compétences émiettées dans l’État fédéral, et notre régime de coalitions complique encore les choses.

Vincent de Coorebyter Le seul moment où on a observé une réaction coordonnée des dirigeants politiques, c’est juste après le 22 mars. A posteriori, cette réponse sécuritaire apparaît excessive. Hormis cela, il n’y a pas eu une réponse politique, coordonnée, nationale face au terrorisme. Or, l’opinion publique attend une attitude lisible face à cet enjeu important. Au niveau fédéral, le contrôle et la répression apparaissent centraux. On constate des essais de stratégies de déradicalisation au niveau communautaire et, à l’échelon local, la volonté la plus visible est le contrôle des domiciliations et des flux de déplacements. Mais il est difficile de trouver une unité de vues. Cela dit, le flou des politiques menées vaut pour beaucoup d’autres questions en Belgique. Il contribue au malaise actuel qui monte au sein de la population.

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