2min

Chic Clinic

Le point sur les fulgurances culturelles du plat pays

protheses-kit
Mathieu Chevalier.

Mathieu Chevallier, Normand diplômé d’art traditionnel d’Inde du Sud, pratique prothèses de papier et greffes plastiques sur arbres magiques. Un sacré mic-mac public de précision chirurgicale.

« Près de la décharge de New Delhi, j’ai croisé cet unijambiste qui avait remodelé son membre avec des matériaux abandonnés, des trucs qui n’ont plus de valeur. C’était mortel, des techniques d’assemblage inédites, et il en était fier. » C’était en Inde, il y a quinze ans. C’est là, loin de ses études bretonnes, que Mathieu Chevallier, jeune plasticien, met de côté ses intérêts pour l’infiniment petit, venus de son père biologiste, au profit de réalisations plus concrètes : des prothèses.

« Depuis 2001, je colle des machins sur mon visage et ceux de mes potes. » Dans la rue, à l’occasion d’événements institutionnalisés ou non, Chevallier aime découper des images publicitaires pour en revêtir les passants. De la chirurgie esthétique ? « Cela va plus loin que ça, je préfère parler de reconfiguration. Pour moi, c’est un travail sur le double, l’âme, le post-humain. Un patch sur les utopies actuelles et futures. » Au début, il s’agissait de coller aux gens leurs propres déchets, pour renvoyer à notre surconsommation, mais le plasticien « préfère ces masques, plus légers, avec lesquels mon cobaye vit quelque chose de l’ordre du soin ». Comme à Auderghem, cet été, où il applique l’œil droit d’une égérie de beauté sur celui d’une dame atteinte de la sclérose en plaques : « Merci, Monsieur, ça me fait du bien ce que vous me faites. »

Totem culturel

L’artiste se voit en docteur, résolument tout-terrain. « L’art est une vertu qui implique une responsabilité …

Lire, en toute liberté

Cet article semble vous intéresser. Vous pouvez lire la suite à votre aise : c’est un cadeau. Nos contenus doivent être accessibles au plus grand nombre. La période d’essai d’un mois, gratuite et sans engagement, est également faite pour cela. Cependant, nous avons besoin d’être financés pour continuer notre projet. Si vous trouvez notre travail important, n’hésitez pas : abonnez-vous à Médor.

Un journalisme exigeant peut améliorer notre société. Voulez‑vous rejoindre notre projet ?

La communauté Médor, c’est déjà 3392 abonnés et 1859 coopérateurs

Médor ne vous traque pas à travers ses cookies. Il n’en utilise que 3 maximum pour la sécurité et la navigation.
En savoir plus