Médecine. La voie Roumaine
Alors qu’une pénurie de médecins frappe la Belgique et surtout la Wallonie, la limitation du nombre d’étudiants est de plus en plus drastique. Pour éviter le système belge de sélection, des étudiants fuient en Roumanie, où la médecine est enseignée en français, diplôme européen à la clé.
Dans quoi je me suis fourrée ? ! », s’est dit Célestine Marteaux, étudiante en médecine, lors de son arrivée à Cluj-Napoca, troisième ville de Roumanie. « J’ai d’abord vu des bâtiments affreux, noirs, souvent les mêmes. Puis il y a eu l’agent immobilier, qui a dit que, finalement, la chambre ne serait pas prête avant un jour ou deux. J’ai commencé à voir des entourloupes partout. » Les inquiétudes de Célestine ont été vite dissipées. À dix minutes de l’aéroport, le centre et le campus donnent une image radicalement différente de cette ville multiculturelle de Transylvanie.
« Il est temps de faire savoir aux Belges qu’il est possible, en Roumanie, de recevoir une excellente formation de médecin, en français en plus !, dit la Bruxelloise, inscrite au cursus francophone de l’Université Iuliu Hatieganu. Moi je l’ai appris par chance. Je ne voulais plus vivre l’ambiance de sélection et les examens absurdes. Je me sens beaucoup mieux ici. »
Étudiants déçus
Célestine exprime un certain dégoût. Beaucoup d’étudiants belges partagent ce sentiment. Surtout en première année. Seuls 20 % des inscrits seront admis en deuxième, où le numerus clausus est fixé à 605 places (pour toute la Communauté française). Plus de 3 000 inscrits se sont disputé ces places lors du concours de fin de première inauguré en juin 20151. Par crainte pour le coût de la sécurité sociale, le gouvernement ne veut pas former davantage de médecins, malgré les pénuries qui frappent plusieurs régions et certaines spécialités, comme la …