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Le fragile recyclage des hommes d’acier

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Thomas Freteur. Tous droits réservés.

En 2013, le sidérurgiste ArcelorMittal supprime 1 300 emplois dans le bassin liégeois. Pour amortir le choc, Région wallonne et syndicats se montrent « créatifs ». Le plan social se mue en un véritable creuset expérimental. En 2016, les « créations » sont terminées. Des centaines de travailleurs en ont profité. Ou en ont fait les frais.

En juin 2014, Gérard tente de passer sa carte pour accéder à la cokerie, mais cette fois, la barrière ne s’ouvre pas. « Vous ne pouvez plus entrer, c’est fini, fermé », lui balance le poste de garde. C’est un choc. Aujourd’hui, ses effets personnels, dont les photos de ses enfants, n’ont sûrement pas quitté son ancien casier. En tout cas, lui n’a jamais pu les récupérer.

Cette porte close est le point final de la décision prise en janvier 2013 par ArcelorMittal, le géant indien de l’acier, de fermer une partie de la phase à froid à Liège. Après deux siècles de métallurgie, le bassin s’apprête à dire adieu aux centrales d’énergie d’Ougrée, à la cokerie de Seraing, au train à large bande (TLB) de Chertal, aux Galva 4 et 5 de Flémalle.

En tout, sept des douze sites ArcelorMittal de Liège ferment leurs portes. Seuls 800 emplois sont épargnés, 1 300 sont sur la sellette. Déjà, depuis 2011, les hauts fourneaux ne tournent plus. Petit à petit, une atmosphère pesante s’empare des rives de la Meuse où les ouvriers qui allaient et venaient, nuit et jour, dans le bruit continu des machineries, ont disparu. Mais que sont-ils devenus ?

La « créativité » coulée dans l’acier

Au moment de l’annonce de la fermeture, les divergences entre la Région, les syndicats et ArcelorMittal sont énormes, chacun campant sur ses positions. Au niveau politique et syndical, l’objectif est alors de « limiter la casse sociale » et donc de …

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