Les aides du désir
Cul, intimité et galipettes
Sophie est « assistante sexuelle ». Trois fois par mois, sans aucun statut reconnu, elle passe une heure auprès d’un handicapé, physique ou mental, le temps de jeux érotiques, de massages, parfois de pénétration. Un moment qu’elle qualifie d’« intime, fort et libre ».
C’était avec un jeune homme « retardé mentalement ». Il n’avait jamais eu de relation sexuelle et « voulait “essayer le sexe”, sans que cela ne recouvre une réalité claire pour lui ». Elle a été accueillie par sa mère et un assistant social, au domicile familial. C’était sa toute première intervention.
« Nous nous sommes éloignés tous les deux, dans sa chambre. Il ne parlait presque pas. J’ai commencé à lui dire qu’on était ici à deux, qu’il devait se sentir à l’aise, qu’il devait me dire si je faisais quelque chose qui ne lui plaisait pas. Je l’ai aidé à se déshabiller, lui ai proposé de le masser. Il était raide comme une planche, mais peu à peu, il s’est détendu. Je lui ai expliqué des choses sur la femme, sur le corps. Quand on est redescendus, sa maman m’a dit : je sens que ça s’est bien passé. Elle a fondu en larmes, ne cessant de me remercier d’avoir pris soin de son garçon. Ce sont des moments qui ne s’oublient pas. »
Petit foulard discret noué autour du cou, regard doux et cheveux courts, la femme qui me raconte cet instant infiniment intime ne ressemble à aucun fantasme. Elle ne me donnera ni son nom ni son prénom. Nous l’appellerons Sophie. C’est une quadra bruxelloise classique et élégante. De grands yeux clairs lui dévorent le visage.
Besoin de profondeur
Sophie est assistante sexuelle – elle préfère dire « accompagnante » – depuis trois ans. Trois …