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Branlette et pipette

insémination
Kristina Tzekova. CC BY-NC-ND.

Via les réseaux sociaux, des hommes proposent « d’aider » des femmes seules ou en couple à réaliser une insémination artisanale. Un don de sperme plus rapide, moins coûteux mais moins sûr que la procédure via les centres de procréation. À mi-chemin entre don de soi et plan cul.

« On règle tous les détails par mail, puis on se retrouve dans une chambre d’hôtel. On ne va pas boire de verre. Je demande 20 euros pour l’essence avant. Je vais dans la salle de bains. Je fais ce qu’il faut, je donne le pot et je m’en vais. » Avec Yvo (tous les prénoms ont été changés), le modus operandi est réglé comme du papier à musique. C’est sa façon à lui de se protéger.

L’opération dure une dizaine de minutes, pas plus. « Il n’y a rien d’érotique ni de passionnant. C’est plutôt ennuyeux, comme une formalité à remplir avant de rentrer chez soi. »

À l’écouter, donner son sperme est un acte politique : « Avoir un enfant ne peut être réservé aux seuls couples hétéros ou aux femmes qui en ont les moyens. »

Lui ne pratique que le don de sperme sans pénétration. C’est la « méthode artisanale » (voir mode d’emploi ci-dessous). « Avec la méthode naturelle ou semi-naturelle, j’aurais l’impression d’être le “géniteur” et plus seulement le “donneur”, explique cet habitant de Flandre occidentale. Au moins comme ça, je ne risque pas d’attraper quelque chose. »

La quarantaine bien tapée, Yvo compte déjà plus de 80 dons à son actif. Selon ses dires, certaines femmes sont très prudentes, d’autres pas du tout. « C’est souvent le cas des femmes très jeunes, déjà trop contentes d’avoir trouvé un donneur à moindres frais. Parfois, elles ne demandent même pas les analyses pour …

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