6 Mille

En 2014, la photographe Sarah Lowie entre dans un squat de rappeurs afro-carolos, où l’on se débrouille, fait la fête et où les filles défilent. Un an plus tard, elle en ressort avec des photos à l’état brut, loin des chaînes en or qui brillent.
Django allongé sur le lit dans le studio deux-pièces du groupe Madil City Gang, à Charleroi.
Daryl au « favelas », squat sur la place de la Digue. Un plat de pâtes au thon fume à sa gauche.
Trois filles attendent lors du tournage d’un clip.
Madil City Gang en prestation au Bar des Anges.
Ezzahra lors d’un concert de Madil City Gang au Bar des Anges à Charleroi.
J’allais prendre ma douche, Django en sortait.
Django au studio.
Autoportrait avec Django.
Intimité au « favelas ».
« Il est minuit, la porte est entrouverte. J’entre et traverse ce couloir mal éclairé. J’m’arrête et j’écoute. J’entends la musique. J’avance, je frappe et j’entre. Ou plutôt je plonge. Oui. Je plonge dans leur univers. »
C’était une soirée entre potes. J’étais juste avec une amie et son copain. On est allés dans un appart où il y avait une fête. Avant de sortir de la voiture, le mec nous dit : « Les filles, faites attention, là-dedans, ’y a des mecs qui peuvent être dangereux. »
On est montés. L’appart était bondé, des blacks à perte de vue. C’était enfumé, obscur, irréel. On a commencé à boire et à fumer. Trop. Jusqu’à basculer dans une autre dimension. J’étais comme transportée. Dehors, les lampadaires ont commencé à bouger. Il faisait noir. Je me suis assise. J’ai vu Django s’approcher. J’étais mal et il m’a embrassée contre mon gré. Ensuite, la nuit a continué à s’affoler et les heures ont fondu comme sur …