Paifve : ce garde-fous
(dont tout le monde se fout…)
L’établissement de défense sociale de Paifve renferme des irresponsables, des internés psychiatriques que la société est censée soigner. Dans les faits, cela ressemble à la prison. Sauf qu’on ne sait jamais quand on en sortira…
Il serait grand temps que les gens apprennent ce qu’est Paifve. Ce n’est pas une prison, c’est pire. On peut sortir de Lantin, on peut sortir d’Andenne, de Marche, de n’importe où en Belgique. Mais en somme, on sort de Paifve curieusement. Je dirais qu’à Paifve, ce ne sont même pas des prisonniers… Je penserais plutôt à un abandon dans une poubelle ! »
— Le grand-père d’Alban, interné à Paifve.
Arrivé au tournant de la vingtaine, Alban fut accusé de viol. Un viol qu’il conteste, mais qui l’a mené au tribunal. Il a été jugé irresponsable de ses actes. Sa pathologie peut être dangereuse pour la société. La justice a donc décidé de l’envoyer en défense sociale, de le soigner plutôt que de le condamner à une peine de prison.
C’est ainsi qu’Alban commence son parcours d’internement : 22 mois dans l’annexe psychiatrique de la prison de Namur avant d’atterrir, en 2009, à l’établissement de défense sociale (EDS) de Paifve, en région liégeoise. Dans « Moi, l’interné », un texte rédigé par son grand-père sur la base de ses témoignages, Alban raconte son transfert : « Il est plus de 18 heures. Il fait nuit noire. Avant de franchir la grande grille automatique, tu peux voir par l’éclairage que l’hôpital annoncé ressemble encore plus à la prison que tu as quittée. Tu sors de ton camion blindé, et tu retrouves des matons. Tu ne vas pas tarder à découvrir ta cellule. »
Durée indéterminée
Les …