Deux ans après les inondations
Les communes la tête dans le guidon
Texte (CC BY-NC-ND) : Quentin Noirfalisse
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Deux ans après les terribles inondations de l’été 2021, les communes les plus touchées de la vallée de la Vesdre encaissent toujours. Maisons à démolir, finances à débusquer, usure du personnel et arrivée des études commandées par la Région wallonne : les défis sont énormes. Alors, préparer à fond le territoire pour affronter la crise climatique semble un rêve lointain – et pourtant absolument nécessaire.
L’eau est calme en ce début de mois de juillet. Elle semble loin, la chaleur suffocante de l’été dernier. Jusqu’à ce qu’elle revienne. La Vesdre semble vouloir faire oublier qu’en fait, elle est une rivière torrent. Une rivière contrainte par l’homme, qui lui a rétréci son lit pour lancer la révolution industrielle en Belgique. Parce qu’il y a eu le textile, les patrons paternalistes mais surtout la qualité de l’eau de la région et de ses ouvriers. De Dolhain à Trooz, d’imposants bâtiments de briques abandonnés, aux vitres brisées, rappellent ce glorieux passé.
Ces friches industrielles et les bocages qu’on peut arpenter sur les hauteurs de la rivière, vers Olne ou Soiron, ont attiré l’œil de Paola Viganò dès ses premières balades dans la vallée. Le 30 juin 2023, presque deux ans après les terribles inondations dans les bassins de la Vesdre et de l’Ourthe, l’urbaniste italienne est venue présenter son « Schéma stratégique du bassin versant de la Vesdre ».
Ses assistants alignent des chaises au hall omnisports de Dolhain, posé juste à côté de la rivière, en face de logements sociaux dévastés et bientôt détruits. En un an et demi, son équipe et de nombreux chercheurs de l’Université de Liège ont dégagé une vision pour la vallée (dans notre numéro de mars, nous explorions leur travail en détail).
Sur un grand écran LED, Viganò présente ses slides. Des tranches de baguette tartinées de sirop et de fromage de Herve et des Val Dieu attendent la fin de …