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Trixxo, épisode 1 : Les mains sales

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Léo Gillet. CC BY-NC-ND.

Enquête en trois volets sur le business des titres-services. Trixxo, le nouveau leader du secteur, simule une réduction du temps de travail, manipule ses travailleuses et se joue de l’ONSS (chapitre 1, ci-dessous). Au sein de cette firme règne une culture intensive de la performance, où les aides-ménagères sont sans cesse mises sous pression (chapitre 2, jeudi 20 février). Le corps usé par l’effort et les produits chimiques pour un salaire de misère, ces travailleuses se sont finalement unies pour faire entendre leur voix et valoir leurs droits (chapitre 3, lundi 24 février).

The sky is the limit. Sur son site web, le groupe flamand Trixxo, spécialisé dans le domaine des titres-services, exprime ses ambitions dans le langage si caractéristique de la rhétorique entrepreneuriale. Trixxo s’y définit par trois rules, trois règles d’or : développement, initiative et rapidité.

Pas de doute quant au développement. Lancée en 2005 sous le nom « Work @ Home », l’entreprise entretemps rebaptisée s’est hissée parmi les leaders du marché national des titres-services et ce, en engloutissant nombre d’entreprises sur son passage. Le cap des 60 rachats a été atteint l’an passé ! En reprenant la société concurrente wallonne Clixxs en 2017, Trixxo est devenu le plus gros employeur du secteur en termes d’emplois directs. A lui seul, le groupe Trixxo emploie près de 7 000 aides-ménagères dans un paysage où la petite entreprise de quartier est la norme. À Bruxelles par exemple, et selon le rapport IDEA de 2019 évaluant le système des titres-services, l’entreprise standard emploie 48 personnes. A l’échelle du pays, 155 000 personnes sont recensées dans le secteur de l’aide à domicile, dont 98 % de femmes).

Dans la presse flamande, Luc Jeurissen, patron de ce mastodonte et semi-célébrité limbourgeoise, vante la bonne santé de Trixxo : 120 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018. Le patron a le goût du luxe tape-à-l’œil et des grosses cylindrées - une tesla de couleur mauve rechargeait ses batteries à l’arrière du siège central de Trixxo, à Hoeselt, quand nous l’avons cherché en vain. Ni son train de …

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