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Filière brésilienne : pourquoi on laisse faire

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Léo Gillet. CC BY-NC-ND.

L’ONSS n’a pas de vraie stratégie face à la grande fraude sociale. Il est comme ces notaires bruxellois qui jurent n’avoir rien vu. Regard sur les épisodes précédents de notre enquête.

Depuis plus d’un an, la Belgique est en possession d’un listing de 317 sociétés portugaises qui ont ciblé tout particulièrement notre pays en y envoyant des travailleurs - souvent brésiliens - pour contourner les lois européennes. Généralement destinées à la construction, elles se nomment Clason et Plafond, Gabarito Total ou Plaster On. Elles n’ont aucune réelle activité au Portugal. Par conséquence, elles ne peuvent prétendre au label du « détachement » de main-d’œuvre : c’est bien chez nous et à nos tarifs (plus élevés) que les contributions patronales à la sécurité sociale devraient être payées. Il n’en est rien.

Pour tenter d’endiguer la fraude, le « Serviço de Estrangeiros e Fronteiras » (SEF, le service portugais d’immigration et de douane) a décortiqué auprès de l’ONSS belge le cadre opérationnel, les techniques de maquillage et même les lieux où les ouvriers pas chers étaient pris en charge sur notre territoire. Douce ironie : souvent à proximité de la gare du Midi, où se trouve le siège central de l’Office national de sécurité sociale, l’organisme public de première ligne en matière de lutte contre la fraude sociale organisée. L’ONSS connaît les principales communes de recrutement brésilien (Saint-Gilles, Forest, Ixelles), les cafés, les sites de « rencontre ».

Parfois, l’ONSS a même reçu le nom de « taupes » à suivre de près. En septembre dernier, par exemple, la police portugaise a averti son homologue belge qu’elle avait démasqué C.B., un expatrié vivant à Sint-Pieters-Leeuw, et qui a avoué avoir récemment fait migrer …

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