Les données de santé des Belges, mal protégées, s’échappent en Russie

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Marin Driguez. CC BY-NC-ND.

En Belgique, tout ce que les hôpitaux comptent comme données de santé transite par l’entreprise américaine 3M. Le logiciel qu’elle fournit est incontournable dans le fonctionnement quotidien des établissements. 3M propose des services leur permettant de comparer leurs performances. Médor et Le Soir, dans une enquête commune, ont pu mettre la main sur les contrats de « benchmarking ». Nos données médicales, ultra-sensibles, sont vulnérables. Une faille de protection majeure se situe en Russie.

Les données hospitalières des Belges, mal protégées, sont directement accessibles par des informaticiens basés en Russie. Elles sont traitées par une société américaine de manière plus que douteuse au regard de la protection des données, dans des conditions opaques. Et ce, depuis des années. Ce scénario troublant, qui semble improbable, est pourtant bien réel.

Médor et Le Soir ont eu accès aux contrats de « benchmarking » qui lient une majorité d’hôpitaux belges à la société américaine 3M. «  Le transfert de ces données ne permet pas de garantir le niveau de sécurité du RGPD  », affirme Jean-Marc Van Gyseghem, avocat spécialisé en protection des données, qui a analysé les documents à la demande d’une partie prenante.

Le RGPD, c’est le règlement incontournable de l’Union européenne pour protéger les données personnelles des citoyens. Les tables de la loi du numérique. L’application de ce règlement est écornée par les contrats de « benchmarking » signés entre 3M et de nombreux hôpitaux belges. C’est l’avis des spécialistes en droit numérique que nous avons consultés. «  Je m’étonne de la mauvaise qualité de ces contrats, surtout pour des transferts de données de cette envergure  », déclare Franck Dumortier, chercheur au « Cyber and Data Security Lab » de la Vrije Universiteit Brussel. Le risque d’une mauvaise protection des données de santé : la revente de celles-ci à des …

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