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Pour donner aux intercommunales et aux villes wallonnes de nouvelles possibilités pour stocker les boues d’égouts, la Sogepa et les autorités régionales étaient-elles prêtes à fermer les yeux sur un risque environnemental et sur la santé des travailleurs ?
Combien d’argent public englouti dans un tel dossier de reconversion industrielle ? Pour tenter de sauver les papeteries de Virginal, la Région wallonne a dégagé 6,25 millions d’euros depuis les signaux d’alerte concordants sur la santé de l’entreprise allumés en 2016. Les quatre partis politiques habitués au pouvoir ont cautionné cette stratégie, confiée au « groupe Sogepa », tel que celui-ci se présente sur son site internet. Cette société publique est née dans les années 1980 pour coordonner l’aide à la sidérurgie, puis étendre son action à tous les dossiers économiques où l’État wallon croit utile d’intervenir dans le capital d’entreprises industrielles ou commerciales.
Depuis la faillite de Virginal Paper, en 2019, la Sogepa n’a guère communiqué à propos du processus de reprise, échaudée par les faux espoirs provenant de repreneurs du nord de l’Europe. À l’époque déjà, le front commun syndical avait vivement critiqué ce « manque de transparence ».
C’est pire aujourd’hui : les deux derniers rapports annuels de la Sogepa ne consacrent pas une ligne à la reconversion du site de Virginal. À lui seul, sa taille représente pourtant un sixième de l’effort d’assainissement de friches promis chaque année par le gouvernement régional. Tout au plus sait-on via des indiscrétions qu’il est question d’y installer un centre de traitement des boues. Mais aucune confirmation officielle à ce propos, ni info digne de ce nom.