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1937, Marchin accueille des réfugiés espagnols échappant au fascisme. Deux ans plus tard, les juifs fuyant l’Allemagne nazie y trouvent également refuge. Si la commune a récemment commémoré l’arrivée des premiers, les seconds ont été étrangement oubliés. Parce que l’histoire fut moins belle…
L’ambiance est au souvenir ce 30 septembre 2017 à l’Athénée royal Prince Baudouin à Marchin. Sur les hauteurs de Huy, une septantaine de personnes ont pris place dans le gymnase, transformé en salle de réception pour l’occasion. Ce soir, la commune commémore l’arrivée des réfugiés espagnols, à la fin des années 30. À l’époque, une guerre civile déchire l’Espagne. Elle oppose les républicains aux nationalistes de Franco. Cette guerre — que George Orwell, engagé aux côtés des anarchistes, racontera dans son livre « Hommage à la Catalogne » — envoie sur les routes de l’exil des milliers d’Espagnols. À Marchin, 250 d’entre eux séjournent au château de Fourneau. D’autres crèchent chez l’habitant. Dans toute la commune, la solidarité s’organise.
80 ans plus tard, en 2017, des responsables politiques et anciens réfugiés espagnols ont fait le déplacement pour les célébrations. Les retrouvailles sont chaleureuses. Le château, lui, n’existe plus. Bâtiment de forme quasi carrée de quatre étages, il était l’un de ces édifices construits par les riches industriels en Wallonie fin du 19e siècle. Seule la chapelle adjacente a résisté à un incendie dévastateur dans les années 80. L’Athénée occupe désormais le site et ce soir d’automne est rythmé par plusieurs prises de parole. Sur la petite estrade, le livre « Marchin à l’heure de la guerre civile espagnole » est présenté. La préface est signée Éric Lomba. Bourgmestre de 2001 à 2020, il y souligne l’importance du « devoir de mémoire » tout en exprimant la fierté pour Marchin « d’appartenir à une …