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L’ado

La parole d’une jeune face ses juges. Episode 1/3

En 2010, Julie est mineure. Elle passe devant deux juges de la jeunesse pour faits de violence. Elle sera condamnée à plusieurs séjours en IPPJ, institution de protection de la jeunesse aussi appelée « prison pour ados ». Aujourd’hui, la jeune et ses juges reviennent sur la façon dont chacun a vécu la rencontre.

« Je suis rentrée dans la pièce. La juge ne m’a pas regardée. Tout au long du rendez-vous, elle lisait mon dossier : “Bon, là, je vois des faits de violence. Ça va être 15 jours en IPPJ.” Elle ne m’a pas regardée à la sortie. Au fil du temps, elle n’a pas cherché à comprendre pourquoi j’avais ces comportements, même si je n’aurais pas pu lui répondre à ce moment-là. Il n’y avait pas ces questions : “Est-ce que tu peux m’expliquer le pourquoi du comment ?” Ça a été dur de se sentir réduite à un dossier. C’était une femme sans émotion sur le visage. »

Julie fait partie des nombreux mineurs passés devant le tribunal de la jeunesse. En 2020, plus de 43 000 ont été mis en cause pour des faits qualifiés d’infractions.

Treize tribunaux de la jeunesse traitent ces affaires en Fédération Wallonie-Bruxelles. Leur mission ? Si un jeune a commis des faits punissables : prendre des mesures « comme le réprimander, le placer sous la surveillance d’un service social ou dans une institution pour jeunes. »

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Charlotte Pollet. Tous droits réservés

La déchirure

Julie partage : « Je suis une enfant de l’État. J’ai toujours été dans la justice. Même dans le ventre de ma maman, il y avait un dossier de protection de l’enfant me concernant. C’était prévu que je ne reste pas avec elle. À 6 ans, mon père est contraint par le service de protection de la jeunesse de me laisser …

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