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Armes belges vers l’Arabie Saoudite : exporter coûte que coûte
Episode 1/2
Enquête (CC BY-NC-ND) : Cédric Vallet & Julien Winkel & Éric Walravens
Illustration (CC BY-NC-ND) : Lucile Germanangue
Publié le
La Région wallonne a autorisé des ventes d’armes à l’Arabie Saoudite, en plein conflit sanglant au Yémen. Une fuite inédite de documents jette un éclairage cru sur ce choix effectué au nom de l’économie wallonne, mais au détriment des droits humains.
C’est l’un des secrets les mieux gardés de la Région wallonne : les informations sur les exportations d’armes effectuées par les entreprises du sud du pays ne sont communiquées au public qu’avec parcimonie et de façon très édulcorée.
La Commission d’avis consultée sur les demandes de licences d’exportation les plus problématiques ne rend des comptes qu’au ministre-président et à lui seul.
Ses membres, qui sont screenés par la Sûreté de l’État avant de prendre leurs fonctions, sont tenus de respecter une stricte confidentialité. Ils s’exposent à des poursuites pénales en cas de divulgation. Contacté par Médor au téléphone, l’un d’eux coupe court à toute question. « Je dois interrompre la discussion. Ou alors il me faudrait un avocat. »
Le ministre-président lui-même, quand il approuve des licences, ne rend pas sa décision publique, ni l’argumentation détaillée qui la sous-tend. Tout au plus, les députés wallons reçoivent-ils une fois par an (et avec beaucoup de retard) un rapport annuel – précédé de rapports intermédiaires consultables sous le contrôle des services du greffe, sans possibilité d’en emporter une copie - donnant quelques tendances générales.
« La sous-commission n’a aucune information, hormis les rapports intermédiaires et annuels, explique Nicolas Tzanetatos (MR), qui fut président de la sous-commission de contrôle des licences d’armes au parlement wallon – à ne pas confondre avec la Commission d’avis. Nous sommes en quelque sorte …