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Article 81 : 600 % d’augmentation pour les conventions secrètes de l’industrie Pharma

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Cyril Elophe. Tous droits réservés.

Audit sur les maisons médicales, déremboursement de médicaments, effort budgétaire de 900 millions d’euros, le secteur de la santé se serre la ceinture de quelques crans. Mais dans le monde des comprimés, tout le monde n’est pas sous pression. Un secteur verra son enveloppe augmenter de… 600 % en quatre ans : le budget des médicaments innovants sous « article 81 ». De 2015 à 2018, la Belgique dépenserait 2,1 milliards d’euros pour une septantaine de ces médicaments. Ni les mutualités ni les parlementaires ne peuvent contrôler ces dépenses. Bienvenue dans la pharma valley belge. Et attention aux gouffres.

Une branche des soins de santé dont le budget est multiplié par six, est-ce possible ? Retour en 2015, le gouvernement épouse une position en phase avec la stratégie des entreprises pharmaceutiques. À travers le Pacte pour l’avenir, la ministre fédérale de la Santé Maggie De Block s’engage à soutenir les médicaments innovants. 
Ça tombe bien. Dans le monde en blouse blanche, les « blockbusters » ont cédé la place aux « nichebusters ». Les entreprises pharmaceutiques ciblent à présent des médicaments rares, agissant sur des maladies graves pour des publics restreints. Public réduit, marges augmentées. Johnson & Johnson, 5 000 emplois en Belgique, envisage carrément une rafale de ces médocs innovants. Pas moins de dix d’ici à 2019 ! 

Afin de soutenir ce mouvement, une logique de vases communicants est organisée dans le budget « médicaments » en Belgique (4 milliards d’euros pour l’Inami). Les économies des « vieux » médicaments (hors brevet) sont transférées vers les « nouveaux » médicaments (innovants). « On s’est mis pour la première fois ensemble pour un ‘horizon scanning’, voir ce qu’il y avait dans les pipelines des entreprises pharmaceutiques, avec telle probabilité que tel médicament arrive à telle période, explique Stefaan Fiers, porte-parole de Pharma.be (Fédération belge des entreprises pharmaceutiques). Cela a permis au gouvernement de prévoir sur plusieurs années les nécessités budgétaires pour permettre aux nouveaux médicaments d’arriver sur le marché. Et c’est sur cette base qu’on a constaté que 1,6 milliard était nécessaire. On a trouvé des économies de …

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