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Comment le Bingo place ses billes

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C’est l’un des jeux d’argent les plus populaires en Belgique. L’un des plus addictifs, aussi. Une machine à sous endémique que ni les politiques ni les balles ne semblent pouvoir arrêter. Et qui dicte parfois sa loi sur des quartiers entiers.

En Belgique, un café sans bingo, c’est comme une bière sans mousse, marmonne-t-on dans les bistrots. Rare. Une mousse pourtant de plus en plus difficile à avaler et à l’amertume parfois insoupçonnable. « Vous n’imaginez pas l’emprise des placeurs de bingos sur cette partie de la ville, lâche Vanessa Crasset, patronne du café culturel Babelmet au nord de Schaerbeek. Lorsqu’on a commencé à chercher un bail, on a halluciné. Neuf baux sur dix étaient déjà grevés de contrats avec des placeurs de bingos pour plusieurs années ! Il était donc quasi impossible de reprendre un café sans se voir imposer ces machines à sous pitoya­bles. » Et leurs placeurs peu recommandables ?

Dire que le secteur du bingo n’a pas vraiment bonne presse serait en effet un euphémisme. Outre les agressions et les escroqueries en tous genres, son microcosme afficherait également des connexions avec les milieux criminels albanais. Notamment. Les faits divers n’ont d’ailleurs rien à envier aux pires scénars de polars. En 2011, le « Roi du bingo » Safet Han voyait ainsi sa Mercedes ML exploser sous la charge d’une grenade. Place Princesse-Élisabeth à Schaerbeek. L’homme devait son surnom à la reprise des sociétés de bingos de Fikri Dönmez, son prédécesseur enlevé à Bruxelles une nuit de 2010 et retrouvé mort dans un coffre de voiture en Allemagne. Il y a deux ans, Ljiridon Saljihi, « Roi du bingo » troisième du nom, était touché par six balles de 9 mm boulevard Émile Bockstael à Laeken. Après …

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