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Tenir face à la justice

Familles monoparentales

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Gaspard Ryelandt. CC BY-NC-ND.

La situation des mamans solos devient, enfin, un enjeu de société. Dans les groupes de parole, elles racontent les fins de mois (très) difficiles mais aussi leur lutte de fond. Contre les violences, celles des ­ex-conjoints, mais aussi celles du monde judiciaire et des institutions.

C’était un jour comme un autre. Marianne travaillait comme secrétaire de direction. Son mari l’appelle au bureau. On est en 2017, ils sont mariés depuis 19 ans. « J’ai reçu un pro justitia. » Elle croit à une amende. En cinq secondes, le « monde s’effondre, les jambes se coupent ». Deux personnes ont porté plainte pour des faits graves. Mœurs. Le soir, Marianne rentre, demande ce qui s’est passé. Réponse du mari : il les frappe, elle et les enfants. Elle s’enferme dans une chambre avec ses deux filles, jeunes ados. « Le lendemain, je les amène à l’école, comme si de rien n’était, avec leur sac de piscine et leurs mallettes. Et je passe à la direction pour dire : interdiction que quelqu’un d’autre que moi les prenne à la sortie. »

Elle quitte le domicile. Chancelle au travail. « J’ai compris que j’allais devoir me battre contre un T. rex ; je n’avais pas compris que je devrais me battre contre le reste. » Les services débarquent, dont le Service d’aide à la jeunesse (SAJ). Marianne sent leur méfiance. « Vous n’étiez pas au courant des comportements de votre mari, même après 19 ans ? » Pourrait-elle perdre la garde de ses filles ? Une avocate lui conseille de porter plainte pour violences contre son ex-mari et de « divorcer le plus vite possible ».

En pleine tempête, les services sociaux la scrutent. Lors d’une énième réunion, elle craque. « J’étais tout le temps mise sur la sellette. Ce que je faisais avec mes enfants, ce n’était pas assez bien, ou pas assez, ou …

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