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Les fautes que je n’ai pas fait

Dan Van Raemdonck

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Studio Baxton. Tous droits réservés.

Il est grammairien mais milite pour qu’on fasse moins de grammaire à l’école – et mieux. Qu’on réforme massivement notre orthographe et, surtout, qu’on en finisse avec l’accord du participe passé avec « avoir ». Dans son sillage, les linguistes belges sont partis en croisade. Et tant pis si les membres de l’Académie française en tombent de leur siège.

Attention, ceci est grave. Cet article applique de nouvelles règles d’accord du participe passé que Dan Van Raemdonck et d’autres linguistes souhaitent voir adoptées :

P.P. employé seul : s’accorde comme un adjectif.

P.P. employé avec « être » : s’accorde avec le sujet, même s’il s’agit d’un verbe pronominal : « Les pelles qu’ils se sont roulés » (et non « roulées »).

P.P. employé avec « avoir » : invariable : « La frite que j’ai englouti » (et non « engloutie »).

À vous de voir si ça perturbe votre lecture, un peu, beaucoup ou à mort. Si vous ne remarquez rien, c’est que vous vivez déjà dans le monde d’après. Les règles de la « nouvelle » orthographe (qui date de 1990…) sont également appliquées.

Pour parler de langue française, il nous donne rendez-vous en Flandre, sur la terrasse d’un café de Gand – une ville où il s’expatrie quelques semaines chaque année, avec mari et chien. Dan Van Raemdonck, qui n’a de flamand que le nom, est professeur de linguistique française à l’ULB et à la VUB et président du Conseil des langues et des politiques linguistiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). Depuis son mémoire sur les blagues de Toto et autres histoires drôles, ce très sérieux philologue n’a de cesse de plaider pour qu’on se focalise moins sur les fautes d’orthographe et plus sur l’évolution joyeuse du français. Avec la bande des Linguistes atterré·e·s, il a signé, en mai 2023, « Le français va très bien, merci » (Gallimard), un tract qui combat dix idées fausses, comme celle selon laquelle notre langue serait …

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