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« Les citoyens doivent reprendre la main sur l’énergie »

Interview de Fabienne Marchal, administratrice déléguée de Cociter

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Nicolas Clement. CC BY-NC-ND.

« L’énergie a quitté les mains belges depuis longtemps ! » Fabienne Marchal n’a pas attendu la flambée des prix pour « flipper »… Mais son « flip », elle en a fait un moteur. Depuis 2007, cette ingénieure des mines passée par l’administration wallonne tente de relocaliser l’électricité, grâce à un modèle : la coopérative citoyenne. Elle est un des fers de lance du fournisseur Cociter, qui, depuis la guerre en Ukraine, a vu son nombre de clients exploser.

En avril dernier, quand on allait sur leur site, le message était clair : « Cociter n’est plus en mesure d’accueillir de nouveaux clients à la suite de l’énorme affluence de ces dernières semaines. » Repassez plus tard, donc. Jusqu’en 2022, cette coopérative citoyenne d’énergie, qui promet une électricité 100 % verte, locale et citoyenne, était méconnue des consommateurs scotchés à leur vieux contrat Engie. Mais voilà, Poutine a envahi l’Ukraine, les prix du courant se sont envolés et des milliers de nouveaux clients ont afflué. Pourquoi ? Parce que Cociter a décidé de plafonner ses prix. Et semblait éthique, en plus. Mais la coopérative, un brin débordée, a dû aussi plafonner… son nombre de clients. 10 000, c’était son « max ». Car elle s’est engagée à ne fournir que le volume moyen produit chaque année par ses quinze coopératives productrices d’énergies partenaires. Et donc, à ne pas aller chercher de l’électricité grise (non renouvelable) sur l’impitoyable marché de l’énergie. Au mois de mai, Cociter a pu rouvrir les vannes et accueillir de nouveaux clients.

Même si on est encore loin du compte, Fabienne Marchal, son administratrice dé­léguée, rêve d’établir Cociter et le modèle coopératif en contre-modèle. Pas étonnant qu’on ait découvert, en préparant cette interview, que Cociter avait 40 parts chez Médor (ce qui n’a rien changé à nos questions, mais comme ça c’est dit).

Ingénieure des mines, Fabienne Marchal a été l’une des premières femmes à pouvoir descendre ausculter des veines de charbon, en Flandre, en 1983. À l’agonie des charbonnages, elle rebondit à …

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