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À 5 ans, ils sont déjà largués

Inégalités scolaires

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Banquier par Elie

Les élèves de l’école des Fleuristes. Tous droits réservés.

En maternelles, près d’un enfant sur cent fréquente une école spécialisée. Le type 3 accueille les élèves sans déficience mentale mais avec des « troubles du comportement et/ou de la personnalité ». Petites classes, apprentissages individualisés et ramassage scolaire : cet enseignement de rêve leur promet aussi une réintégration dans l’ordinaire, dès que possible. Mais, avant même l’entrée en primaires, il est souvent déjà trop tard.

Marcinelle, septembre 2022. Iris (5 ans) et Dylan (5 ans ½) font leur entrée en maternelles spécialisées. Une petite école en bois, au milieu des arbres et, sur la porte, un message optimiste : « Au Bois Marcelle, la vie est plus belle. » Ça tombe bien pour Iris et Dylan parce que, si vous avez lu notre série web, vous savez que, jusqu’ici, la vie leur a plutôt réservé un petit surcroît d’emmerdes.

En Fédération Wallonie-Bruxelles, les classes de maternelles spécialisées sont dans le top 3 de celles où les élèves ont l’indice socio-économique moyen le plus bas. Seul le 1er degré différencié (pour ceux qui ont raté leur CEB en primaires) concentre encore plus de pauvreté.

Iris a deux années de maternelles ordinaires dans les bottes ; elle rejoint pourtant la « classe langage », un groupe de six enfants « de niveau crèche ou première maternelle », de 3 à 5 ans. Dylan, lui, a déjà passé trois ans à l’école. Il ira « chez les grands », un groupe de sept enfants de 6 à 9 ans qui ont encore un niveau de maternelle, mais l’âge d’être en primaire.

Au printemps dernier, il a bien fallu que leurs parents se rendent à l’évidence : l’enseignement ordinaire avait donné tout ce qu’il pouvait de sueur et de larmes. Il ne pouvait plus rien pour ces enfants aussi concentrés que des papillons, parfois colériques, et en pétard avec l’apprentissage du langage.

La nouvelle a été dure à avaler pour Safia, la mère d’Iris : « Ça a été …

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